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Bibliothèque et Archives du Château de Chantilly
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De l’amitié du Grand Condé à l’hommage du duc d’Aumale Exposition présentée dans le Cabinet des livres en 2004 Notices par Emmanuelle Toulet
Cette présentation permet une approche renouvelée du fonds du Cabinet des livres du château de Chantilly. C’est, pour un seul auteur classique français, une investigation et un examen précis de l’ensemble des ouvrages qui s’y trouvent, ainsi que la possibilité d’en prendre la mesure. Tous les textes majeurs de Bossuet y sont en éditions originales ou remarquables. De manière plus inattendue, même aux regards des spécialistes, il apparaît que plus de la moitié de ces éditions rares – plus précisément 26 ouvrages sur 46 – sont des exemplaires en reliures d’époque, avec des provenances prestigieuses, qu’ils aient appartenu à des membres de la famille royale, de la famille des Bourbon-Condé, à d’éminentes personnalités civiles et religieuses, ou encore à Bossuet lui-même. De ce point de vue, cet ensemble est un des plus importants conservés dans les collections publiques.
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Metz, Jean Antoine, 1655. In-4°.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Chambolle-Duru, 1866, maroquin violet, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1), tranches dorées.
Provenance : Henry de Gournay (envoi autographe de l’auteur : « Pour M. de Gournay par son très obéissant serviteur Bossuet ») – Duriez jeune (ex-dono ms.) – Jules Bizouard (ex-dono autographe de son oncle Duriez jeune, Paris, 6 avril 1830) – duc d’Aumale (don de Jules Bizouard).
XXVIII-F-014
Edition originale du premier ouvrage imprimé de Bossuet.
L’ouvrage est publié à Metz où Bossuet avait des attaches familiales. Il y débuta sa carrière ecclésiastique et il ne résignera son décanat qu’en 1669.
C’est pour réfuter le livre du ministre de la communauté protestante de Metz Paul Ferry (1591-1669), le Catéchisme général de la réformation de la religion (Sedan, 1654), que Bossuet publie ce premier livre, à l’âge de 28 ans. Il y lance un vibrant appel à l’union religieuse. Les deux hommes se réconcilieront et Bossuet le qualifiera « un des plus grands hommes, des plus sages et des mieux intentionnés du monde ».
Exemplaire de Henry de Gournay, membre de l’une des vieilles familles de la région, dont Bossuet prononcera l’oraison funèbre, la deuxième de sa carrière, en octobre 1658, en l’église Saint-Maximin de Metz.
Dès 1855, le duc d’Aumale avait acquis à la vente Giraud (n° 163, 300 F) un autre exemplaire, avec un envoi de l’auteur « Pour l’abbé Chandenier », également en reliure du XIXe siècle, dont il s’est dessaisi pour celui-ci.
Prononcée à Saint-Denis le 21. jour d’aoust 1670
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1670. In-4°.
Vignettes gravées en taille-douce, cul-de-lampe gravé par Audran.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Edouard Pagnant, maroquin noir, tranches dorées.
Provenance : Louis Bernier (legs au musée Condé, 1919).
Bernier-III-A-031
Edition originale.
Henriette d’Angleterre (1644-1670), fille de Charles Ier et de Henriette de France (sœur de Louis XIII), sœur du roi d’Angleterre Charles II, avait épousé en 1661 Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV. Proche du roi, s’octroyant un rôle diplomatique, elle mourut brutalement à l’âge de 26 ans. Ses obsèques furent la première manifestation de « pompe funèbre » de grand faste pendant le règne de Louis XIV et marquent la consécration de Bossuet dans les cérémonies de ce type. Il était le directeur de conscience de Henriette d’Angleterre à la fin de sa vie et l’avait assistée dans ses derniers moments. Le thème de la mort domine l’oraison.
C’est la deuxième des six oraisons que Bossuet fit imprimer, après celle de la mère de Madame, Henriette de France (1669).
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1671. In-8°.
Vignette gravée en taille-douce.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Trautz-Bauzonnet, maroquin violet, armes et chiffre du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1, 9), tranches marbrées et dorées.
Provenance : duc d’Aumale (acq. Paris, 1852).
XII-B-089
Edition dite originale.
Exemplaire de premier tirage, dit du centurion, avec les feuillets D8 et H9 (p. 87, 185) non cartonnés.
Composée en 1668, cette œuvre est la mise en forme de notes rédigées en vue de la conversion de quelques illustres protestants, comme Turenne et Dangeau.
Le texte avait été imprimé en 1671 à 15 exemplaires seulement, formant une édition appelée Edition des Amis.
Cette édition, publiée début décembre 1671, connut un succès immédiat, qui nécessita un deuxième tirage avant la fin du mois. Ce fut un véritable « best-seller théologique ».
Avec un avertissement sur cette nouvelle édition
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1679. In-18.Reliure française, XVIIe siècle, maroquin rouge, armes d’Anne-Marie-Louise d’Orléans, dite la Grande Mademoiselle (OHR 2561 n° 5), tranches dorées.
Provenance : Anne-Marie-Louise d’Orléans dite la Grande Mademoiselle (armes sur la reliure, cachet) – comte de Torcy – duc d’Aumale (acq. vente Torcy, janvier 1869).
VII-E-039
Troisième édition, dont le texte est identique à la première, mais augmentée d’un avertissement, suite aux contestations des protestants. Le texte en est ainsi définitivement fixé.
Exemplaire d’Anne-Marie-Louise d’Orléans (1627-1693), duchesse de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle, fille de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII et de Marie de Bourbon. Romanesque, elle prit une part active à la Fronde, sauvant l’armée de Condé. Femme de grande culture, elle tint une cour brillante, écrivit des mémoires, et consacra les dernières années de sa vie à la dévotion.
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1683. In-12.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin rouge, armes de Bossuet (OHR 2898 n° 1), tranches dorées.
Provenance : Jacques-Bénigne Bossuet (armes sur la reliure, don de l’auteur selon le duc d’Aumale) – librairie Auguste Abadie (Toulouse) – duc d’Aumale (acq. librairie Abadie, juillet 1864).
VII-D-052
Edition originale.
Le théologien et auteur dramatique David Brueys (1640-1723), protestant membre du Consistoire de Montpellier, avait publié en 1681 à Genève une Réponse au livre de M. de Condom [J.-B. Bossuet] intitulé Exposition de la doctrine catholique. Il fut converti par Bossuet et abjura l’année suivante, en 1682. Il explique les raisons de sa conversion dans cet ouvrage dont il offrit cet exemplaire à Bossuet. Il publiera plusieurs autres ouvrages de controverse religieuse sans abandonner sa carrière d’auteur dramatique.
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1681. In-4°.Vignette et cul-de-lampe gravés en taille-douce par Gérard Jolin d’après Jean Le Pautre.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin rouge, armes de François de Harlay de Chanvallon (OHR 743 n° 2), tranches dorées.
Provenance : François Harlay de Chanvallon (armes sur la reliure) – librairie Charles Porquet – duc d’Aumale (acq. librairie Porquet, 1885, 4000 F).
VI-I-020
Edition originale. Exemplaire sur grand papier.
De 1670 à 1680, Bossuet fut précepteur du Grand Dauphin, Louis de France (1661-1711), fils de Louis XIV, et c’est ad usum Delphini qu’il composa cet essai de philosophie de l’histoire, plusieurs années avant sa publication. Il y montre le triomphe de la religion chrétienne au milieu « de l’inconstance et de l’agitation des choses humaines » et trace le portrait du roi catholique.
Bossuet fit imprimer ce livre de sa propre initiative, et veilla personnellement sur sa diffusion, le distribuant largement dans son entourage.
Exemplaire de François Harlay de Chanvallon (1625-1695), condisciple de Bossuet au collège de Navarre, archevêque de Rouen en 1651, puis archevêque de Paris en1671. Il sera pour Bossuet « un rival jaloux et déloyal » pendant vingt-cinq ans. Fénelon le décrit comme un « archevêque corrompu, scandaleux, incorrigible, faux, malin, artificieux, ennemi de toute vertu, et qui fait gémir tous les gens de bien ». Il était entré à l’Académie française en 1671, retardant de quelques mois l’entrée de Bossuet.
Paris, Michel David, 1703. In-12.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Jean-Edouard Niédrée, maroquin bleu, tranches marbrées et dorées.
XXVIII-D-057
Nouvelle émission de la troisième édition (Paris, Louis Roulland, 1700), qui présente le texte définitif, et où seul le nom du libraire est modifié.
Bossuet a changé la division des chapitres et a revu son texte, corrigeant des fautes de date et de citations, faisant des additions et retouchant le style en plusieurs endroits.
Exemplaire à grandes marges.
Paris, François-Ambroise Didot dit l’Aîné, 1784. In-12, 4 vol. (Collection des auteurs classiques français et latins).Reliure française, XIXe siècle, signée par Charles-François Capé, maroquin vert, chiffre du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 9), tranches non rognées.
XXXII-C-041 – XXXII-C-044
De 1783 à 1794, François-Ambroise Didot publie une Collection des auteurs classiques français et latins, qui comporte 32 volumes, en trois formats, in-4°, in-8°, in-12. Il obtient de Louis XVI l’autorisation de mentionner sur chaque ouvrage « Imprimé par ordre du Roi pour l’éducation de Monseigneur le Dauphin ».
Paris, François-Ambroise Didot dit l’Aîné, 1786. In-8°, 2 vol.
Reliure française, XIXe siècle, signée par François Bozérian dit le Jeune, maroquin violet à grain long, décor de bordure et d’écoinçons dorés, gardes de tabis rose, tranches dorées.
Provenance : Louis Bernier (legs au musée Condé, 1919).
Bernier I-A-033 – Bernier I-A-034
Paris, Frédéric Léonard, 1682. In-4°.
Vignette gravée en taille-douce par Gérard Edelinck, d’après Henri Watelé.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Trautz-Bauzonnet, maroquin noir, armes et chiffres du duc d’Aumale (OHR 2588 n°1, 9), tranches dorées.
Provenance : madame Pageau (envoi autographe de l’auteur : « Pour Madame Pageau de la part de Monseigneur de Meaux ») – duc d’Aumale.
V-G-060
Edition originale.
Seul sermon publié par Bossuet de son vivant. On estime à quatre ou cinq mille le nombre de sermons prononcés par Bossuet, dont 235 ont été publiés.
Ce sermon fut prononcé par Bossuet quelques jours avant qu’il soit nommé évêque de Meaux, le 17 novembre 1681, et il sera publié avant son entrée dans sa ville épiscopale, le 8 février 1682.
Connu sous le nom Sermon sur l’unité de l’Eglise, d’une durée estimée à 95 minutes, il est considéré comme le chef-d’œuvre de l’art oratoire de Bossuet. Il rencontra un si vif succès que l’Assemblée du Clergé de France décida à titre exceptionnel de le faire imprimer.
On peut supposer que madame Pageau, destinataire de l’exemplaire, était l’épouse de René Pageau, avocat au Parlement de Paris, réputé grand orateur, mort en 1683.
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1682. In-12.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin rouge, armes et chiffres de Jean-Baptiste Colbert (OHR 1296 n° 4, 9), tranches dorées.
Provenance : Jean-Baptiste Colbert (armes sur la reliure) – Louzeau (ex-libris ms., 1747) – Alexandre-Douglas, 10e duc de Hamilton (cat. vente, Londres, 1er mai 1884, n° 332) – duc d’Aumale (acq. vente Hamilton, 16, 25 £).
VII-E-048
Edition originale.
Mademoiselle Marie de Duras, nièce de Turenne, calviniste ébranlée dans ses convictions par la lecture de l’Exposition de la foi chrétienne, organisa un face-à-face contradictoire entre Bossuet et Jean Claude (1619-1687), pasteur de la communauté de Charenton, considéré comme la plus grande autorité calviniste en France. Le débat eut lieu le 1er mars 1678, devant cinq personnes, et dura cinq heures. Marie de Duras abjura le 22 mars. Bossuet mit par écrit la conférence et des copies manuscrites circulèrent sous le titre Relation de la conférence de M. Claude. Une copie ayant été imprimée à Toulouse à son insu, Bossuet fit publier ce traité de controverse en 1682.
Jean Claude lui opposa quelques mois plus tard Réponse au livre de Monsieur de Meaux intitulé Conférence avec M. Claude, ministre de Charenton, sur la matière de l’Eglise (La Haye, 1683) [voir lettre de Bossuet au Grand Condé n° 15].
Exemplaire de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683). L’illustre ministre de Louis XIV se méfiait de Bossuet, qui avait pris la défense du surintendant Fouquet, et il s’appuyait plutôt sur l’archevêque de Paris, Harlay, rival de Bossuet. L’année même de la parution de l’ouvrage, en 1682, Bossuet fut chargé de la rédaction de la Déclaration des quatre articles, portant sur les libertés de l’Eglise gallicane, et tenta de tempérer la virulence de Colbert à l’égard de Rome.
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1682. In-12.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin rouge, armes de la dauphine Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière (OHR 2523 n° 2), tranches dorées.
Provenance : dauphine Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière (armes sur la reliure) – Charles-Joseph-Barthélémy Giraud (cat. vente, 26 mars 1855, n° 132) – duc d’Aumale (acq. vente Giraud, 140 F).
VII-E-042
Edition originale.
Exemplaire de la Grande Dauphine. En 1680, Bossuet fut chargé d’aller accueillir en Alsace la future dauphine, la princesse allemande Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière (1660-1690), qui épousera le 7 mars 1680 Louis de France (1661-1711), fils de Louis XIV, dit le Grand Dauphin, dont il avait été précepteur pendant dix ans. Bossuet célébra le mariage de son ancien élève et de la princesse, dont il sera nommé premier aumônier, et la conduira à Versailles.
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1685. In-4°.
Armes d’Anne de Gonzague gravées en taille-douce par Sébastien Leclerc sur la page de titre. Vignette et cul-de-lampe gravés en taille-douce.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin noir, décor funèbre de larmes dorées, armes de Bossuet (OHR 2298 n° 1), tranches noires marbrées.
Provenance : Jacques-Bénigne Bossuet (armes sur la reliure) – collège de Navarre (ex-dono ms. de Bossuet, 1704, ex-libris ms.) – I.L.H. (cachet) – librairie Forest (Nantes, étiquette) – duc d’Aumale (acquis à Paris, vente, avril 1855).
VI-I-021
Edition originale. Exemplaire de l’auteur sur grand papier.
Anne de Gonzague (1616-1684) eut une vie mouvementée : italienne, elle épousa, après une liaison avec Henri de Guise, un prince allemand, Edouard de Bavière, prince palatin du Rhin, dont elle fut veuve en 1663. Sœur de la reine de Pologne, très liée aux Condés, elle joua un grand rôle durant la Fronde. Sa fille Anne de Bavière épousa en 1663 Henri-Jules de Bourbon-Condé, fils du Grand Condé, et sa nièce, Charlotte-Elisabeth de Bavière (la fameuse Palatine qui laissa des mémoires et une correspondance célèbres), épousa Philippe d’Orléans, veuf de Henriette d’Angleterre.
Elle avait été dans sa jeunesse pensionnaire de l’abbaye de Faremoutiers (diocèse de Meaux), et son cœur y sera inhumé par Bossuet. Mais elle était quasiment athée, avant de se « convertir » en 1671.
Cette généalogie cosmopolite et complexe comme son itinéraire spirituel sont au centre de l’oraison de Bossuet, où il lance une violente diatribe contre les athées et les libertins.
[Voir lettre n° 18].
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1686. In-4°. Armes de Bossuet gravées en taille-douce sur la page de titre.
– Jacques-Bénigne Bossuet, Ordonnance et instruction pastorale de Monseigneur l’évesque de Meaux sur les Etats d’oraison.
Paris, Jean Anisson, 1695. In-4°.
– Jacques-Bénigne Bossuet, Epistola illustriss. et reverendiss. ecclesiae principum Caroli Maur. Le Tellier archiep. Ducis Remensis, Ludovici Antonii de Noailles archiep. Parisiensis, Jacobi Benigni Bossuet epis. Meldensis, Guidonis de Seve epis. Attrebatensis et Henrici Feydeau de Brou episc. Ambianensis, ad Sanctissimum D. D. Innocentium P.P XII contra librum cui titulus est Nodus praedestinationis dissolutus, auctore Caelestino S.R.E. presbytero cardinali Sfondrato.
Paris, Jean Anisson, 1697. In-4°.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin rouge, armes de Bossuet (OHR 2298 n° 1), tranches dorées.
Provenance : Jacques-Bénigne Bossuet (armes sur la reliure, note ms.) – Charles-Joseph-Barthélémy Giraud (cat. vente, 26 mars 1855, n° 182) – duc d’Aumale (acq. vente Giraud, 300 F).
IX-G-004
Editions originales. Exemplaire de l’auteur.
Note autographe de Bossuet : « Après la lettre pastorale, on a mis l’ordonnance et instruction pastorale sur les états d’oraison & plus la lettre des cinq évesques contre Sfondrat au pape Innocent XII. »
Ce recueil, regroupant trois ouvrages de Bossuet, fut constitué par l’auteur lui-même.
La Lettre pastorale a pour but de préparer les fidèles pour Pâques, mais surtout d’inciter les nouveaux convertis à la communion et de stigmatiser les résistances des protestants. L’Ordonnance et instruction pastorale condamne les ouvrages mystiques et s’attaque violemment à madame Guyon.
La lettre des cinq évêques, rédigée par Bossuet, signée par Le Tellier, Noailles, Bossuet, les évêques d’Amiens et d’Arras, adressée au pape, est une riposte à un ouvrage posthume du cardinal Sfondrate portant sur la prédestination.
Manuscrit sur papier, XVIIe siècle. 152 p.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin citron, décor à la Du Seuil, double Φ au centre et dans les angles.
Provenance : famille de Bourbon-Condé – duc d’Aumale (legs du duc de Bourbon, 1830).
Ms. 928 (XIV-B-035)
Le marquis de La Moussaye (1620-1657), aide de camp du Grand Condé au siège d’Arras (1640) et à Rocroi (1643), devint maréchal de camp des armées du roi en 1644, mais resta attaché à Condé qui le fit lieutenant général de ses armées.
Ce compagnon d’armes relate dans ce récit les campagnes qu’il a vécues au plus près du prince. Ce texte est la mise au net du manuscrit original, revue par Condé, avec trois corrections manuscrites de sa main. Il sera publié, dans une version remaniée, en 1673.
Bossuet utilisa ce manuscrit pour se documenter sur les faits militaires de Condé en vue de son oraison. C’est la source directe de son célèbre récit de la bataille de Rocroi.
Paris,Sébastien Marbre-Cramoisy, 1687. In-4°.
Armes du prince de Condé gravées en taille-douce par Cornelis Martinus Vermeulen d’après Pierre-Paul Sevin sur la page de titre. Vignette gravée par Jean-Louis Roullet d’après Parosel, cul-de-lampe gravé.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin noir, décor funèbre de larmes argentées, armes de Henri-Jules de Bourbon-Condé (OHR 2625 n° 5) argentées, tranches noires marbrées.
Provenance : Henri-Jules de Bourbon-Condé (armes sur la reliure) – Feugerolles (note ms. de Duchesnay) – Alexandre-Claude Bellier Duchesnay (1739-1810, ex-libris ms.) – Malden – duc d’Aumale (acq. vente Malden, 1856).
4-CL-011
Edition originale. Exemplaire du fils du défunt, sur grand papier.
Après l’inhumation de Louis II de Bourbon (1621-1686) à Vallery (diocèse de Sens), où se trouve la sépulture de Condé, une cérémonie funèbre fut organisée à Notre-Dame de Paris, en très grande pompe, au cours de laquelle fut prononcée cette oraison.
Bossuet était très lié au Grand Condé. Il était d’une vieille famille dijonnaise et Condé fut gouverneur de Bourgogne. Ils s’étaient connus dès les premières années de Bossuet à Paris, au collège de Navarre. Condé avait assisté à sa soutenance de thèse et venait souvent écouter ses sermons. Ils s’écrivaient et se rencontraient fréquemment, à la Cour, à Paris ou à Chantilly. Louis XIV chargea Bossuet de l’oraison funèbre du prince, la plus délicate de celles qu’il eut à prononcer : comment faire d’un prince guerrier, qui avait été un temps traître et débauché, un modèle d’humanité, de fidélité et de vertu ?
Bossuet choisit de vanter sa valeur militaire, tente d’expliquer la Fronde, et loue ses « qualités de l’esprit ». Dictée par l’amitié, c’est la plus « laïque » de toutes les oraisons de Bossuet, dont le manuscrit n’existe plus. Il y établit un parallèle entre Condé et Turenne qui souleva des polémiques.
« … Sans envie, sans fard, sans ostentation, toûjours grand dans l’action et dans le repos, il parut à Chantilly comme à la teste des troupes. Qu’il embellist cette magnifique et délicieuse maison, ou bien qu’il munist un camp au milieu du païs ennemi, et qu’il fortifiast une place ; qu’il marchast avec une armée parmi les périls, ou qu’il conduisist ses amis dans ces superbes allées au bruit de tant de jets d’eau qui ne se taisoient ni jour ni nuit : c’estoit toûjours le mesme homme et sa gloire le suivoit partout… »
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1687. In-4°.
Armes du prince de Condé gravées en taille-douce par Cornelis Martinus Vermeulen d’après Pierre-Paul Sevin sur la page de titre. Vignette gravée par Jean-Louis Roullet d’après Parosel, cul-de-lampe gravé.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin noir, décor funèbre de larmes dorées, armes de Bossuet (OHR 2298 n° 1), tranches noires marbrées.
Provenance : Jacques-Bénigne Bossuet (armes sur la reliure) – abbé Bossuet, curé de Saint-Louis en l’Isle – duc d’Aumale (donné par l’abbé Bossuet, juin 1886).
VI-I-022
Edition originale. Exemplaire d’auteur.
Cet exemplaire, aux armes de Bossuet, comporte trois annotations au crayon faites par Bossuet (p. 15, 19, 58). Aussi, selon le duc d’Aumale, « la tradition veut que cet exemplaire ait servi à Bossuet pour prononcer l’oraison funèbre de Louis de Bourbon ». Mais il n’est pas habituel qu’un discours soit imprimé avant d’être prononcé, et plusieurs contemporains ont relevé des divergences entre ce qu’ils avaient entendu et ce qu’ils ont lu.
Ces corrections autographes sont donc probablement postérieures à la cérémonie, et antérieures à l’édition collective des oraisons de 1689, bien qu’elles ne correspondent pas aux modifications introduites dans cette édition. Il s’agit donc plutôt de notes portées par Bossuet sur son exemplaire personnel, témoignage d’une révision à peine ébauchée.
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Paris, Antoine Dezallier, 1687. In-4°.
Bandeau et initiale gravés sur bois.
Reliure française, XIXe siècle, signée Veuve Niédrée, veau gris souris, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1), tranches dorées.
III-G-014
Edition originale.
L’auteur fait l’éloge de l’éducation du Grand Condé avant de célébrer sa gloire militaire. Il n’élude pas l’épisode de la Fronde : « Mais, Messieurs, qu’est devenu mon Prince ? Quel changement subit s’est fait dans sa personne ? […] Tirons, tirons, Messieurs, le rideau devant ces images funestes. […] Et pourquoi ne l’oublierons-nous pas, puisque Louis XIV, autant invincible par sa bonté que par ses armes, les a oubliées lui-même ? » Il vante enfin sa piété et sa pénitence dans ses dernières années : « Depuis plusieurs années dans sa retraite de Chantilly, pendant qu’on le croyait uniquement occupé à ses jardins, à ses fontaines, & à édifier des ménageries, il y avait longtemps que revenu des égarements de la jeunesse, il pensait sérieusement à se donner à Dieu ; dans ce dessein il préparait une terre qui devait porter des fruits pour l’éternité, il disposait des fontaines dont les eaux devaient s’élever jusques à la vie éternelle, & et se bâtissait une demeure contre les nécessités de l’autre vie. »
Paris, Estienne Michallet, 1687. In-4°.
Vignettes gravées en taille-douce par Cornelis Martinus Vermeulen d’après Pierre-Paul Sevin.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin noir, décor funèbre de larmes dorées.
Provenance : Père Dominique Bouhours (ex-dono ms. de Louis Maret (1648-1724), secrétaire de Condé) – duc d’Aumale.
VI-I-026
Edition originale. Exemplaire sur grand papier.
Un mois après celle de Bossuet, Bourdaloue (1632-1704) prononce à son tour l’oraison funèbre de Condé, à l’occasion de l’inhumation de son cœur dans l’église des Jésuites à Paris, trois ans après avoir prononcé celle de son père, Henri de Bourbon-Condé. A la comparaison Condé-Turenne établie audacieusement par Bossuet fit écho une comparaison Bossuet-Bourdaloue.
Bourdaloue insiste sur ce que Bossuet avait occulté : l’éloignement de la religion, les « égarements » de la Fronde, et se refuse au « stérile récit de ses éclatantes victoires ».
Madame de Sévigné assistait à l’oraison de Bourdaloue : « de vous dire de quels traits tout cela était orné, il est impossible, et je gâte même cette pièce par la grossièreté dont je la croque. C’est comme si un barbouilleur voulait toucher à un tableau de Raphaël. »
Exemplaire du père Dominique Bouhours (1628-1702), jésuite introduit dans les milieux littéraires du temps, ami de Bussy-Rabutin. Grammairien, historien, auteur d’ouvrages de spiritualité, il se signala par de vives polémiques avec les jansénistes.
Paris, Daniel Horthemels, 1687. In-4°.
Vignette gravée en taille-douce.
– Père Isaac Martineau (1650-1720), de la Compagnie de Jésus, Oraison funèbre de très haut et très puissant prince Louis de Bourbon, prince de Condé, premier prince du sang. Prononcée dans l’église du collège de la Compagnie de Jésus à Bourges, le 3 may 1687.
Paris, André Cramoisy, 1687. In-4°.
Vignette gravée en taille-douce.
– Père Jacques de La Baune (1649-1726), de la Compagnie de Jésus, Laudatio funebris Ludovici Borbonii, principis Condaei, primi et regio sanguine principis. Dicta die XVII Kal. Maii An. MDCLXXXVII, in regio Ludovici Magni collegio Societatis Jesu.
Suivi de : Apparatus aulae ad funebrem Principis Condaei laudationem adornatae.
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1687. In-4°.
Armes de Condé, vignette, cul-de-lampe gravés sur cuivre par Cornelis Martinus Vermeulen d’après Pierre-Paul Sevin.
Demi-reliure, XIXe siècle, maroquin brun.
XXIX-F-030
Editions originales.
En plus de celle de Bossuet, sept autres oraisons du Grand Condé furent prononcées en divers lieux. Seule l’oraison prononcée par le père jésuite Guillaume Daubenton, le 28 février 1687 à Dijon (Dijon, J. Ressayre, 1687), manque à la collection du duc d’Aumale.
Suivi de : Apparatus aulae ad funebrem Principis Condaei laudationem adornatae.
Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1687. In-4°.
Armes de Condé, vignette, cul-de-lampe gravés sur cuivre par Cornelis Martinus Vermeulen d’après Pierre-Paul Sevin.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin noir, décor funèbre de larmes dorées, armes du chancelier Louis Boucherat (OHR 1262 n° 5), tranches noires marbrées.
Provenance : chancelier Louis Boucherat (armes sur la reliure) – Jésuites de Paris (legs de Louis Boucherat, note ms. : « Domus proba ; Paris. Soc. Jesu ») – librairie Damascène Morgand – duc d’Aumale (acq. librairie Morgand, novembre 1887).
VI-I-024
Edition originale. Exemplaire sur grand papier.
Oraison funèbre latine du Grand Condé, prononcée au collège de Louis-le-Grand, dont Condé avait été l’élève.
Exemplaire de Louis Boucherat (1616-1699), chancelier de France, successeur de Michel Le Tellier, d’une grande piété, qui fut chargé d’exécuter la révocation de l’Edit de Nantes. Il entretint des relations étroites avec Henri II de Bourbon-Condé et son fils le Grand Condé.
Bourg-en-Bresse, Joseph Ravoux, 1687. In-8°.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Charles-François Capé, maroquin bleu, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1), tranches dorées.
Provenance : Gabriel Peignot (cat. vente, 8 mars 1852, n° 2713) – duc d’Aumale (acq. vente Peignot).
XXIX-C-051
Edition originale.
Un avertissement de l’auteur précise que l’oraison fut écrite dans un délai très court, et qu’elle n’a pu être prononcée en raison « d’un ordre imprévu ». L’auteur choisit cependant de la publier sans la remanier
Paris, veuve de Sébastien Marbre-Cramoisy, 1688. In-4°, 2 vol.
Vignettes et culs-de-lampe gravés en taille-douce.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, armes d’Anne de Bavière (OHR 2626 n° 3), tranches dorées.
Provenance : Anne de Bavière, princesse de Bourbon-Condé (armes sur la reliure) – librairie Potier – duc d’Aumale (acq. librairie Potier, 1869).
XI-I-014 – XI-I-015
dition originale.
Bossuet prépara ce livre majeur de controverse religieuse durant plus de dix ans. Par l’érudition et le talent de dialecticien dont témoigne l’auteur, l’ouvrage rencontra un immense succès et provoqua une série de ripostes dans tout le monde réformé.
Exemplaire d’Anne de Bavière (1648-1723), fille d’Edouard de Bavière et d’Anne de Gonzague, épouse de Henri-Jules de Bourbon-Condé.
[Hollande], A la Sphère, [1688]. In-8°, 2 vol.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Trautz-Bauzonnet, maroquin violet, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1), tranches non rognées.
Provenance : duc d’Aumale (acq. vente Paris, 1859).
XXVI-E-004
XXVI-E-005
Contrefaçon hollandaise parue la même année que l’édition originale.
Paris, Jean Anisson, 1691. In-12.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Belz-Niédrée, maroquin violet, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 2), tranches dorées.
Provenance : Jacques-Joseph Techener – duc d’Aumale (acq. vente Techener, 1865, 16,50 F).
XXVI-E-054
Edition originale.
L’Histoire des variations fut attaquée entre autres par Jacques Basnage, pasteur de Rotterdam, dans son Histoire de la religion des églises réformées… pour servir de réponse à l’Histoire des variations… (Rotterdam, 1690), auquel Bossuet riposta par cet ouvrage polémique, mettant ainsi « le doigt dans l’engrenage des traités-réponses-défenses-réfutations-réponses… ».
Paris, veuve de Sébastien Marbre-Cramoisy, 1689. In-8°.
Reliure française, XVIIe siècle, maroquin rouge, tranches dorées.
Provenance : Louis de Sacy (selon le cat. Guy-Pellion) – P. Guy-Pellion (ex-libris gravé, cat. vente, 6 février 1882, n° 6) – duc d’Aumale (acq. vente Guy-Pellion).
IX-F-011
Edition originale.
Ouvrage composé par Bossuet en réaction contre les interprétations protestantes de l’Apocalypse, exprimées dans le livre du pasteur Pierre Jurieu L’Accomplissement des prophètes (1686).
Paris, veuve de Sébastien Marbre-Cramoisy, 1689. In-12.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Trautz-Bauzonnet, maroquin violet, armes et chiffre du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1, 9), tranches marbrées et dorées.
Provenance : duc d’Aumale (acq. Paris, 1852).
XII-B-084
Edition originale.
L’instruction et la formation des « nouveaux catholiques » ou « nouveaux convertis » furent des préoccupations constantes de Bossuet dans son diocèse de Meaux, et il consacra plusieurs conférences et écrits à ce sujet.
Paris, Jean Anisson, 1691. In-4°.
Reliure, XVIIe siècle, parchemin, armes du cardinal Domenico Maria Corsi (selon le cat. Libri), tranches dorées.
Provenance : Domenico Maria Corsi (ex-dono ms. de Bossuet) – bibliothèque du pape Clément VII (selon le cat. Libri) – Niccolini (Florence, cachet A N) – Guglielmo Libri (cat. vente, Londres, 25 avril 1861, n° 1263) – duc d’Aumale (acq. vente Libri, 110 £).
VI-A-029
Première édition collective.
En réponse aux polémiques soulevées par son Histoire des variations comme aux violentes attaques du pasteur Pierre Jurieu dans ses Lettres pastorales (1689), Bossuet publia six Avertissements aux protestants entre 1689 et 1691. Au cours de ces échanges, le ton monte. Jurieu compare Bossuet à « une bête de charge, qui, tombant écrasée sous son fardeau, crève, et en mourant jette des ruades… », qui répond : « Je n’ai rien à répliquer, sinon qu’il a toujours de nobles idées. ».
Exemplaire de Domenico Maria Corsi (1637-1697), né à Florence, auditeur de la Chambre apostolique, évêque de Rimini, cardinal en 1686.
Paris, Jean Anisson, 1693. In-8°.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Trautz-Bauzonnet, veau fauve, armes et chiffre du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1, 9), tranches marbrées et dorées.
Provenance : duc d’Aumale (acq. vente Paris, décembre 1852).
XXXIV-B-026
Edition originale.
Manuscrit sur papier, écrit par l’abbé François Ledieu, 1695.
Pièce jointe : quittance autographe. de l’abbé François Ledieu, Paris, 25 août 1704.
Reliure française, XVIIe siècle, veau fauve, armes de Bossuet (OHR 2298 n° 1), tranches marbrées et dorées.
Provenance : Bossuet (armes sur la reliure) – Bruyères-Chalabre (cat. vente, 6 mai 1833, n° 49) – Louis-Jean-Nicolas de Monmerqué (acq. vente Bruyères-Chalabre, 9 F, note ms., cat. vente, 12 mai 1851, n° 2753) – duc d’Aumale (acq. vente Monmerqué, 39 F).
Ms. 12 (XIV-F-047)
Bossuet était attentif aux couvents féminins de son diocèse, leur adressant des directives et composant plusieurs œuvres à leur intention. C’est pour les Ursulines de sa ville épiscopale qu’il traduisit en français le Cantique des cantiques et l’accompagna de commentaires. Le couvent des Ursulines de Meaux avait été fondé par Hélène Boullé (1598-1654), épouse de Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec.
Cette traduction est écrite de la main de l’abbé François Ledieu (1658-1713), secrétaire de Bossuet à partir de 1684, chanoine et chancelier de l’église de Meaux, qui tiendra un journal pendant les quatre dernières années de la vie de Bossuet, et rédigera des Mémoires.
Paris, Jean Anisson, 1694. In-12.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Trautz-Bauzonnet, maroquin violet, tranches dorées.
Provenance : Emile Bertin (cat. vente, 4 mai 1854, n° 26)- duc d’Aumale (acq. vente Bertin, 51 F).
XII-B-088
Edition originale.
Le théâtre fut l’objet de virulentes attaques et d’un vaste débat dans la seconde moitié du XVIIe siècle, qui voit paradoxalement l’apogée du théâtre classique. Molière fut souvent au centre de ces attaques, surtout après le scandale de Tartuffe, bien que tous se pressassent à ses représentations, y compris Bossuet.
A la suite de la parution d’un recueil d’œuvres théâtrales de Boursault précédée d’une préface laudative du père Caffaro, Bossuet s’en prend avec violence à l’immoralité du théâtre et le condamne sous toutes ses formes.
Reliure française, XVIIIe siècle, veau brun, armes de Louis-Joseph de Bourbon-Condé (OHR 2635 n° 6), tranches jaspées.
Provenance : Jacques-Bénigne Bossuet (ex-libris ms.) – Jacques-Bénigne Bossuet (1664-1743), son neveu, évêque de Troyes (note ms.) – Louis XIV (don de l’évêque de Troyes en 1708, en exécution de la demande de Bossuet) – Philippe d’Orléans, dit le Régent (1674-1723, neveu de Louis XIV) – Louis-Henri de Bourbon (mort en 1740) – Louis-Joseph de Bourbon-Condé (armes sur la reliure) – duc d’Aumale (legs du duc de Bourbon, 1830).
Ms. 229 à MS. 234 (91-B-007 à 91-B-012)
Transcription de la première rédaction de ce texte par les secrétaires de Bossuet.
Il comprend des notes et corrections autographes de Bossuet (tome VI, p. 1, datée de 1695, p. 222-246) et une note autographe de l’abbé Bossuet, son neveu, en tête du tome I.
Cette œuvre a été écrite, à la demande de Louis XIV, pour défendre la Déclaration de 1682 sur les libertés de l’église gallicane, ou Déclaration des quatre articles, critiquée par le Pape.
Bien que ce manuscrit de 3500 pages ait représenté un travail considérable, qui occupa Bossuet de 1683 à 1685, il ne le publia pas, et cette copie est le seul exemplaire qui en existait à sa mort.
La première édition de la première rédaction de ce texte a été publiée au Luxembourg, par André Chevalier, en 1730, sans l’autorisation de l’évêque de Troyes, sous le titre Defensio declarationis celeberrimae quam de potestate ecclesiastica sanxit Clerus gallicanus 19 mart. 1682.
Selon son neveu, c’est Bossuet « qui [lui] a ordonné, en mourant, de ne le remettre qu’entre les mains sacrées du Roy, par ordre de qui il avoit été composé. » Dans une lettre écrite au chancelier d’Aguesseau vers 1729, le neveu de Bossuet relate que « l’ouvrage a passé depuis dans les mains de M. le Régent et de M. le Duc » [de Bourbon, prince de Condé].
Paris, Jean Anisson, 1697. In-8°.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, croix de la Maison royale de Saint-Cyr, tranches marbrées et dorées.
Provenance : Madame de Maintenon (note du duc d’Aumale) – Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr (croix sur la reliure) – Robert Samuel Turner – duc d’Aumale (acq. vente Turner, mars 1878).
IX-F-014
Edition originale.
Exemplaire de Madame de Maintenon, qui avait créé en 1686 la Maison de Saint-Louis à Saint-Cyr, pour l’éducation de jeunes filles nobles pauvres, dont elle s’occupa activement avant de s’y retirer à la mort du roi et d’y mourir en 1719.
Bossuet avait connu dans sa jeunesse Françoise d’Aubigné chez le poète Scarron dont elle était l’épouse. Devenue Madame de Maintenon, leurs relations furent complexes et elle pourra dire de lui : « Il a beaucoup d’esprit, mais il n’a pas l’esprit de cour ». Elle contribua à le dresser contre Fénelon. Selon la Palatine, « si la vieille ordure ne voulait pas qu’il persécutât celui-ci, il l’aurait laissé bien tranquille ». Elle lui fut reconnaissante d’avoir contribué à l’éloignement de Madame de Montespan, mais Bossuet s’opposa à la publication de son mariage avec le roi (1683). Par la suite, leur hostilité commune à Fénelon et l’affaire du quiétisme les rapprochèrent.
C’est pour contrer l’Explication des maximes des saints de Fénelon, publiée en février 1697, que Bossuet fit paraître dans l’urgence, dès mars 1697, cette partie introductive d’un grand livre sur les « états d’oraison » auquel il travaillait depuis plusieurs années et qui ne verra jamais le jour. Le roi et Madame de Maintenon apprécièrent l’ouvrage, qui resserra leurs liens avec Monsieur de Meaux.
Paris, Jean Anisson, 1698. In-8°.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, armes de la duchesse du Maine (OHR 2604 n° 1), tranches marbrées et dorées.
Provenance : duchesse du Maine (armes sur la reliure) – P. Roussel (ex-libris ms. « P. Roussel rtr du Ferré ») – librairie Damascène Morgand (n° 11349) – duc d’Aumale (acq. librairie Morgand, janvier 1878).
IX-F-012
Edition originale.
Les publications de l’Explication des maximes des saints sur la vie intérieure (1697) de Fénelon et de l’Instruction sur les états d’oraison (1697, voir n° 39) de Bossuet furent suivies d’une série de « divers écrits » polémiques de Bossuet de plus en plus virulents contre le quiétisme.
Les traductions françaises de la Declaratio et de la Summa Doctrinae, qui se trouvent dans ce volume, furent faites par Bossuet à la demande de Louis XIV.
Exemplaire de la duchesse du Maine, Anne-Louise-Bénédicte (1676-1753), fille de Henri-Jules de Bourbon-Condé et d’Anne de Bavière, qui avait épousé en 1692 Louis-Auguste, duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan. La duchesse du Maine tint une cour brillante dans son château de Sceaux.
Paris, Jean Anisson, 1698. In-8°.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Petit successeur de Simier, maroquin violet, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1), tranches dorées.
XXVII-E-076
Edition originale.
La querelle sur le quiétisme culmine avec cet opuscule, qui s’en prend violemment à madame Guyon. « L’heure n’est plus aux raffinements sur la spiritualité mystique, mais plutôt aux secrets d’alcôve » (G. Minois). L’ouvrage fit les délices des contemporains.
Amsterdam, Henry Wetstein, 1698. In-8° (96 p., avec les 2 f. n. c. pour la dédicace et l’errata, qui ne se trouvent pas dans tous les exemplaires, certains ne comprenant que 48 p.).
Reliure française, XIXe siècle, signée par Chambolle-Duru, maroquin noir, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 2).
Provenance : François Ronssin, juge à Meaux (ex-libris gravé) – abbaye bénédictine de Saint-Faron de Meaux (ex-dono ms. de François Ronssin, 1714) – librairie Damascène Morgand – duc d’Aumale (acq. librairie Morgand, juin 1891, 950 F).
XII-B-091
Première édition. Seule édition de ce discours, qui fut imprimée à l’insu de Bossuet.
Le théologien Nicolas Cornet (1592-1663) avait été professeur et grand maître du collège de Navarre lorsque Bossuet y faisait ses études. Celui-ci lui gardera une profonde admiration et, à sa mort en 1663, rendra dans son oraison un hommage enthousiaste et ému à l’homme et à sa modération.
Les querelles religieuses empêchèrent l’impression de ce discours, dont le manuscrit est perdu. La publication n’en fut faite que trente-cinq ans plus tard par les soins de Charles-François Cornet de Coupel, petit-neveu du défunt. Elle fut certainement tirée à un très petit nombre d’exemplaires, pour la famille et quelques amis.
Elle est complétée par diverses pièces en l’honneur de Bossuet et de Cornet, dues aux écoliers du collège de Navarre, à Jean Baron, et à l’éditeur.
Exemplaire de François Ronssin, doyen du bailliage de Meaux, qui légua sa bibliothèque comprenant 4500 volumes à l’abbaye bénédictine de Saint-Faron à Meaux, à condition de les rendre accessibles à un public choisi. La plupart des livres de cette bibliothèque, confisquée lors de la Révolution française, sont conservés à la bibliothèque municipale de Meaux.
Paris, Jean Anisson, 1702. In-12.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Trautz-Bauzonnet, maroquin violet, armes et chiffre du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1, 9), tranches marbrées et dorées.
XXVI-E-055
Edition originale.
Une traduction française du Nouveau Testament d’après le texte latin de la Vulgate avait été publiée par Richard Simon (1638-1712), oratorien, philologue hébraïsant, fondateur de l’exégèse biblique, à Trévoux, hors de portée de la censure royale. Bossuet, qui s’était déjà violemment opposé à son Histoire critique du Vieux Testament (1678), mena contre l’ouvrage et son auteur une violente campagne.
On trouve en début de l’ouvrage le texte de l’Ordonnance portant défense de lire et retenir le livre qui a pour titre : Le nouveau Testament de Notre Seigneur traduit, qui avait été imprimée en placard en 1702. Mais Bossuet ne fut alors pas suivi par la chancellerie qui exigea que la publication de son Ordonnance soit soumise à autorisation.
Paris, Jean Anisson, 1703. In-12.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Trautz-Bauzonnet, maroquin violet, armes et chiffre du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 1, 9), tranches marbrées et dorées.
XXVI-E-056
Edition originale.
Paris, Jean Anisson, 1704. In-12.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Belz-Niédrée, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 2), tranches dorées.
Provenance : Barnabites d’Etampes (envoi autographe de l’auteur) – Jacques-Joseph Techener – duc d’Aumale (acq. vente Techener, 1865, 25 F).
XXVI-E-058
Edition originale.
L’ouvrage est une réponse à une objection de Monsieur de Valincourt, secrétaire général de la Marine, sur un point de théologie, l’enfantement virginal du Christ.
Dernier livre publié du vivant de Bossuet. L’achevé d’imprimer est daté du 23 mars 1704 et Bossuet mourut le 12 avril. Il en surveilla la publication jusqu’à ses derniers jours : « On travaille tous les jours à l’impression des derniers écrits de M. de Meaux, et il est ravi d’en entendre les épreuves… », écrit son secrétaire François Ledieu le 18 février.
D’une main tremblante, Bossuet a porté sur cet exemplaire un envoi autographe « aux Barnabites d’Etampes ».
L’ordre des clercs de la congrégation de saint Paul fut fondé en Italie en 1530, et ils s’installèrent au cloître de Saint-Barnabé à Milan, d’où ils tirèrent le nom de barnabites. Au début du XVIIe siècle, ils se développèrent en France et devinrent enseignants. Ils prirent la direction du collège d’Etampes en 1629.
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Provenance : Louis II de Bourbon, prince de Condé – famille de Bourbon-Condé – duc d’Aumale (legs du duc de Bourbon, 1830).
Série P, tome 92, f. 228
Je suis très obligé, Monseigneur, à V.A.S. de l’avis / qu’elle me donne du livre de M. Claude 1. On me / l’a déjà envoyé, et je ne l’ai pas encore ouvert. / J’espère en aller faire la lecture à Chantilly au / commencement du mois prochain et résoudre / avec vous ce qu’il faudra faire pour l’éclaircissement / de la vérité. Quand je vous aurai contenté, / Monseigneur, je me tiendrai invincible.
Je suis avec tout le respect et la reconnaissance possible, / Monseigneur, de V. A. S. le très humble et très obéissant / serviteur.
A Fontainebleau, 23 septembre 1683
J. Bénigne é. de Meaux
1 Réponse au livre de Monsieur de Meaux intitulé Conférence avec M. Claude, ministre de Charenton, sur la matière de l’Eglise (La Haye, 1683) [voir n° 11].
Provenance : Louis II de Bourbon, prince de Condé – famille de Bourbon-Condé – duc d’Aumale (legs du duc de Bourbon, 1830).
Série P, tome 97, f. 216
V. A. S. sait combien j’estime l’abbé / Renaudot 1. Personne, Monseigneur, n’est / plus capable que lui de l’emploi que vous / souhaitez de lui procurer2. Je suis ravi de / voir, Monseigneur, qu’après que j’ai eu / l’honneur de vous parler pour lui, V. A. / ait tellement connu ce qu’il vaut, que ce soit Elle / maintenant qui me le recommande. Elle ne / doutera point que je ne fasse tout ce qui dépendra / de moi.
Je suis avec un profond respect, Monseigneur, de V. A. S. le très humble et très obéissant serviteur.
A Germigny, 10 octobre 1684
J. Bénigne é. de Meaux
1 L’abbé Eusèbe Renaudot (1646-1720), érudit et orientaliste récemment converti, petit-fils de Théophraste Renaudot.
2 Il s’agit d’un emploi de garde de la Bibliothèque du Roi.
Provenance : Louis II de Bourbon, prince de Condé – famille de Bourbon-Condé – duc d’Aumale (legs du duc de Bourbon, 1830).
Série P, tome 98, f. 68
Je rends, Monseigneur, grâces très humbles à V. A. S. / du secours qu’elle m’a donné par son fontenier 1. Il n’a / cessé de travailler, et nous a appris bien des choses que / ni moi, ni mes fonteniers ne savions pas. Notre ouvrage est / à présent en bon train.
J’ai reçu la lettre que V. A. / me faisait l’honneur de m’écrire. Je ne puis, / Monseigneur, assez vous remercier de tant de / bontés.
Je n’ai encore aucune nouvelle de / Fontainebleau sur ce que j’avais proposé pour la famille / de M. de Cordemoy 2. Je pars pour mes visites.
Je / suis avec le respect que vous savez, / Monseigneur, de V. A. S. le très humble et très obéissant / serviteur.
J.B., é. de Meaux
1 Le fontenier de Condé était Guillaume Thierry, mort à 42 ans en 1687. Bossuet l’utilisa pour les embellissements de ses jardins de Germigny, résidence d’été des évêques de Meaux, aux portes de la ville.
Condé lui répondra : « Je suis ravi que vous soyez content de mon fontenier. Quand on ne peut pas rendre de grands services à ses amis, on est ravi au moins de leur en pouvoir rendre de petits ; et comme il n’y a personne, si je l’ose dire, que j’aime mieux que vous, et que je suis assez malheureux pour n’avoir plus d’occasion de vous rendre des services considérables, je suis ravi d’avoir quelque occasion de faire quelque chose qui vous puisse faire un peu de plaisir. »
2 Géraud de Cordemoy (1626-1684), historien et philosophe, lecteur du Grand Dauphin à partir de 1667, était membre du « petit concile », sorte de cénacle intellectuel, auquel appartenait également Eusèbe Renaudot. Proche ami de Bossuet, il était également protégé par le Grand Condé.
Provenance : Louis II de Bourbon, prince de Condé – famille de Bourbon-Condé – duc d’Aumale (legs du duc de Bourbon, 1830).
Série P, tome 100, f. 358
Monsieur l’abbé de Fénelon 1 était ici, / Monseigneur, dans la pensée d’aller présenter / à V. A. S. une lettre de M. de Sarlat 2, son oncle. / Je l’ai prié de différer son voyage jusqu’à ce / que je pusse être de la partie ; et en / attendant, je vous supplie très humblement / d’agréer qu’il vous envoie la lettre dont il / est chargé. Je crois, Monseigneur, que / V. A. sera satisfaite des raisons pour / lesquelles M. de Sarlat se défend, avec / respect, de faire une chose que vous lui avez / recommandée 3. Il connaît la souveraine / justice qui règne dans l’esprit de V. A. /
M de La Bruyère 4 m’a envoyé, par / votre ordre, le titre d’un livre latin que vous / aviez eu dessein de me faire voir, / touchant les libertés de l’Eglise gallicane 5. / Je l’ai vu ; et je supplie seulement V. A. / de vouloir bien le faire garder soigneusement, / afin que je puisse le revoir, si j’en ai / besoin quelque jour.
Je travaille, par ordre de Madame la Duchesse 6, / à l’oraison funèbre de Madame / la Princesse Palatine 7. Quand cet ouvrage / sera en train, et que j’aurai achevé quelque / autre chose qui ne souffre point d’interruption, / nous irons rendre nos respects à V. A. S., / MM. les abbés de Fénelon, de Langeron 8, / et moi.
Je suis avec respect, / Monseigneur, / de V. A. S. le très humble et très / obéissant serviteur.
A Germigny, 4 juin [juillet] 1685
J. Bénigne, é. de Meaux
1 François de Salignac de La Mothe Fénelon (1651-1715), âgé de 34 ans, était à cette époque supérieur d’une maison pour jeunes protestantes converties, les « Nouvelles-Catholiques » de Paris, et sera nommé archevêque de Cambrai en 1695. Il était alors ami de Bossuet.
2 François de Salignac (1605-1688), évêque de Sarlat depuis 1659.
3 Condé lui avait demandé d’accepter la fondation d’un couvent de capucins à Castillonès (diocèse de Sarlat).
4 Jean de La Bruyère (1645-1696), l’auteur des Caractères, proche de Bossuet et protégé de Condé, était le précepteur de son petit-fils, Louis III de Bourbon, prince de Condé.
5 Il s’agit du livre d’Antoine Charlas (1634-1698), Tractatus de libertitatibus ecclesiae gallicanae (1684).
6 Anne de Bavière, fille d’Edouard de Bavière et d’Anne de Gonzague, épouse d’Henri-Jules de Bourbon-Condé, belle-fille du Grand Condé.
7 Voir notice n° 13.
8 François Andrault de Langeron (1658-1710), abbé, proche ami de Fénelon. Ses parents faisaient partie de la maison de Condé.
Provenance : Louis II de Bourbon, prince de Condé – famille de Bourbon-Condé – duc d’Aumale (legs du duc de Bourbon, 1830).
Série P, tome 108, f. 223
J’ai, Monseigneur, envoyé à M. d’Autun 1, / de votre part, la lettre du ministre Jurieu 2, et / je l’ai prié de me la renvoyer après l’avoir lue. / Cette lettre est fort peu de choses, comme V. A. l’a / vu d’abord ; mais la suite, où il promet de / réfuter une lettre que j’ai écrite en particulier à un fugitif de / mon diocèse 3, sera de plus grande conséquence ; et je / supplie V. A., s’il lui en revient quelque chose, de / m’en faire part.
Je viens de recevoir un extrait / de lettre que V. A. S. sera bien aise de voir ; / c’est du père Colloredo 4, nouveau cardinal. Le P. Mabillon 5, / qui a lié amitié avec lui dans son voyage de Rome, / comme avec un homme de lettres et de piété, lui / avait écrit sur quelque affaire de littérature, et la / lettre lui ayant été rendue le lendemain de la / promotion, en lui répondant sur les choses qu’il / lui demandait, il lui parle de la dignité / qu’il a refusée, de la manière que vous verrez. / Le P. Mabillon revenant de Rome, sans aucune / vue de ce qui devait arriver, nous en a parlé / comme du meilleur esprit et de l’homme le plus / sincère et le plus humble qu’on pût voir. Il me / semble qu’on ressent son humilité dans cette / lettre, toute tissue de paroles de l’Ecriture, mais / encore plus pleine, ce me semble, des sentiments qu’elle / inspire. V. A. en jugera, et me renvoyera, s’il / lui plait, cet extrait à sa commodité. Le Pape / usera de commandement, comme il fit sur un semblable refus du feu cardinal Ricci 6.
Je / rends mille humbles actions de grâce à V. A. S. de / toutes ses bontés, et suis, avec respect, Monseigneur, / son très humble et très obéissant serviteur.
J. Bénigne é. de Meaux
A Germigny, mardi 24 septembre [1686]
1 Gabriel de Roquette (1624-1707), évêque d’Autun en 1667, protégé des princes de Conti, prononça l’oraison funèbre de la duchesse de Condé.
2 Il s’agit de la première des Lettres pastorales adressées aux fidèles de France qui gémissent sous la captivité de Babylone (1686-1689), du pasteur Pierre Jurieu, datée du 1er septembre 1686.
3 Lettre de Bossuet à Pierre de Vrillac, protestant fugitif à La Haye, 3 avril 1686.
4 Leandro Colloredo (1639- 1709), oratorien italien, cardinal en septembre 1686.
5 Le bénédictin Jean Mabillon (1632-1707) faisait en Italie un voyage d’étude, dont le journal sera publié sous le titre Musaeum italicum (1687-1689).
6 Michelangelo Ricci (1619-1682), grand érudit et mathématicien, accepta avec répugnance de devenir cardinal en 1681.
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Paris, Pierre Cot, 1709. In-4°.
Portrait de l’auteur gravé en taille-douce par Gérard Edelinck d’après Hyacinthe Rigaud en frontispice, vignettes et cul-de-lampe gravés en taille-douce par Picard d’après Coypel.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, armes de Louis de France, duc de Bourgogne (OHR 2510 n° 4), tranches dorées.
Provenance : Louis de France, duc de Bourgogne (armes sur la reliure) – duc d’Aumale.
VII-A-001
Première édition posthume. Exemplaire sur grand papier.
C’est pour l’instruction du Grand Dauphin, dont il fut précepteur de 1670 à 1680, que Bossuet rédigea une première version de l’ouvrage dans les années 1670. Il y retravailla en 1693, puis épisodiquement entre 1700 et 1703, sans le terminer ni le publier. L’ouvrage, qui contient les points principaux de la pensée politique de Bossuet, sera publié cinq ans après sa mort par son neveu l’abbé Jacques-Bénigne Bossuet (1664-1743), qui le dédicaça au Grand Dauphin.
Exemplaire du fils aîné du Grand Dauphin, Louis de France (1682-1712), duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, qui eut Fénelon pour précepteur. Dauphin de France en 1711, il est le père de Louis XV.
Le duc d’Aumale possédait déjà un exemplaire de ce livre, dans une reliure de la fin du XVIIIe siècle, « dans le goût de Bozérian », dont il se dessaisit pour celui-ci.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, armes de Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Clermont (OHR 2639 n° 3), tranches marbrées et dorées.
Provenance : Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Clermont (armes sur la reliure) – Charles-Joseph-Barthélémy Giraud (cat. vente, 26 mars 1855, n° 230 bis) – duc d’Aumale (acq. vente Giraud, 300 F).
IX-D-026 à IX-D-027
Amsterdam, sumptibus Societatis, 1745. In-4°, 2 vol.
– Jacques-Bénigne Bossuet, Défense de la déclaration de l’assemblée du clergé de France en 1682 touchant la puissance ecclésiastique.
Amsterdam, 1745. In-4°, 3 vol. reliés en 2 vol.
Reliure française, XVIIIe siècle, veau marbré, tranches rouges.
Provenance : maréchal Sébastiani (cat. vente, 11 décembre 1851, n° 81) – duc d’Aumale (acq. vente Sébastiani, 16 F).
XXXIV-A-016 – XXXIV-A-019
– Première édition posthume de la deuxième rédaction de la Defensio
Cette édition due à l’abbé François Leroy parut après la mort de l’évêque de Troyes en 1743, qui lui avait communiqué les manuscrits inédits de la deuxième rédaction.
– Première édition posthume de la traduction française de la Defensio.
Elle est due à l’abbé François Leroy. C’est dans cette édition que paraît pour la première fois la Dissertation préliminaire.
[Voir n° 32]
Paris, Barthélémy Alix, 1731. In-12.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, armes de Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Clermont (OHR 2639 n° 3), tranches marbrées et dorées.
Provenance : Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Clermont (armes sur la reliure) – Charles-Joseph-Barthélémy Giraud (cat. vente, 26 mars 1855, n° 127) – duc d’Aumale (acq. vente Giraud,70 F).
XXII-BIS-D-004
Première édition posthume.
Le Traité de la concupiscence, dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque nationale de France, fut composé en 1694. Il n’y a pas de manuscrit conservé du Traité du libre arbitre.
Le Traité de la concupiscence récapitule la vanité des activités humaines, en particulier, le savoir, l’histoire, les sciences, la philosophie, la littérature.
L’édition a été établie par le neveu de Bossuet, évêque de Troyes.
Exemplaire de Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Clermont [voir n° 41].
Paris, Barthélémy Alix, 1736. In-12.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, armes de Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Blois (OHR 2602), tranches marbrées et dorées.
Provenance : Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Blois (armes sur la reliure) – P. Guy-Pellion (ex-libris gravé, cat. vente, 6 février 1882, n° 28) – duc d’Aumale (acq. vente Guy-Pellion).
IX-D-028
Première édition posthume.
Ouvrage composé en latin, dont le manuscrit n’existe plus, sous le titre De doctrina Concilii Tridentini circa dilectionem ad sacramentum Paenitentiae. La traduction française fut établie par le neveu de Bossuet, évêque de Troyes, qui en a préparé l’édition.
Exemplaire de Marie-Anne de Bourbon (1666-1739), fille légitimée de Louis XIV et de Louise de La Vallière, dite Mademoiselle de Blois, princesse de Conti par son mariage en 1680 avec Louis-Armand de Bourbon-Conti, dont elle sera veuve en 1685.
Paris, Desaint et Saillant, 1746. In-12.
Reliure française, XVIIIe siècle, signée par Nicolas-Denis Derome dit le jeune (étiquette n° B2), maroquin bleu, gardes de tabis rose, tranches dorées.
Provenance : duc d’Aumale (acq. Sotheby’s, Londres, mai 1854).
IX-D-037
Première édition posthume.
Une correspondance avait été échangée pendant plus de vingt ans, de 1681 à 1703, entre Bossuet et Marie Dumoutiers, veuve Cornuau, religieuse au couvent de Jouarre (diocèse de Meaux). La sœur Cornuau les avait copiées, réunies en recueil et communiquées au cardinal de Noailles, archevêque de Paris. Plusieurs copies manuscrites avaient pu ainsi circuler avant leur publication en 1746.
Paris, veuve de Simon Benard, 1704. In-4°.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin noir, décor funèbre de larmes argentées, armes de Jacques Francis Edouard Stuart dit le Prétendant et de son épouse Marie-Clémentine Sobieska argentées (apposées postérieurement ?), tranches dorées.
Provenance : Jacques Francis Edouard Stuart dit le Prétendant et son épouse Marie-Clémentine Sobieska – librairie Damascène Morgand – duc d’Aumale (acq. librairie Morgand, juin 1889, 2000 F).
VI-I-028
Edition originale.
Bossuet, décédé le 12 avril 1704, fut inhumé dans la cathédrale de Meaux. Trois autres éloges de Bossuet seront prononcés peu après à l’Académie française, dont il était membre depuis 1671.
Bossuet avait entretenu des relations régulières avec le roi catholique d’Angleterre Jacques II Stuart (1633-1701), surtout à partir de 1688, lors de l’exil à Saint-Germain-en-Laye, où il devint un familier de sa cour. Caressant le rêve de jouer un rôle dans la reconquête de l’Angleterre par le catholicisme, il poursuivra les relations avec son fils.
Exemplaire du fils de Jacques II, Jacques Francis Edouard (1688-1766), dit le Prétendant, reconnu par Louis XIV sous le nom de Jacques III, et qui épousa Marie-Clémentine Sobieska (1702-1735), fille du roi de Pologne, en 1719.
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