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Bibliothèque et Archives du Château de Chantilly
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Le duc d’Aumale, s’il n’a pas recherché systématiquement les livres de cette origine, a réuni ou conservé un ensemble de plus de trois cent cinquante livres anglais, du XIIIe à la fin du XIXe siècle. Il possédait un seul manuscrit médiéval anglais, dont il ignorait même la nationalité. Mais il s’intéressa aux « monuments » de l’histoire du livre imprimé outre-manche qui lui semblaient devoir compléter sa collection, ainsi qu’aux ouvrages « curieux » qui peuvent se rattacher à l’histoire du pays qui l’avait accueilli. Quelques-unes des plus grandes œuvres de la littérature anglaise du XVIIIe siècle sont également présentes.
Une grande part de ces livres anglais est intimement liée à son histoire personnelle, offerts en hommage comme en témoignage d’amitié ou d’affection. En particulier, il a conservé un ensemble de vingt-cinq livres dont la reine Victoria lui avait fait cadeau, ainsi qu’à ses proches, généralement pour Noël, avec des envois autographes.
L’’illustration des livres au XIXe siècle, dans laquelle l’édition anglaise s’est distinguée – de la gravure sur acier à la chromolithographie sans omettre la photographie -, ne l’a pas laissé indifférent et il a su en acquérir quelques réalisations exceptionnelles.
Méconnus en France, les livres anglais le sont d’autant qu’ils sont rares dans les collections françaises. Pour nombre des livres présentés, c’est le seul exemplaire qui y est recensé.
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Manuscrit écrit et enluminé en Angleterre, probablement à Oxford, vers 1280-1290. Parchemin, 273 ff., 380 x 250 mm. Initiales historiées, bordures peintes.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, plats recouverts de papier marbré, tranches dorées.
Provenance : maître anglais non identifié – Filippo Pelliccioni (docteur en médecine à Milan, ex-libris ms.) – Nicolay de Alegro (Gênes) – Ieronimo Alegro (fils de Nicolay) – Pietro de Bombelli (Ceva, ex-libris ms.) – Carlo de Bombelli (fils de Pietro, ex-libris ms.) – Catherine de Chourses et Antoine de Coëtivy (armes peintes) – famille Bourbon-Condé – duc d’Aumale (legs du duc de Bourbon, 1830).
Ms 280 (XVIII-D-16)
A Oxford, la découverte des connaissances scientifiques du monde grec au XIIIe siècle, favorisée par l’enseignement de Robert Grosseteste, puis par celui de Roger Bacon, entraîna une intense production de manuscrits des œuvres d’Aristote.
Ce manuscrit contient vingt-deux traités d’Aristote, enluminés par deux artistes épris de drôleries et d’êtres hybrides. Trois initiales historiées illustrent le traité de la Physique (f. 1), représentant un maître enseignant trois clercs, celui de la Génération (f. 160v), montrant un couple au lit, et celui du Mouvement (f. 198v), avec une femme dansant.
Comme beaucoup d’autres manuscrits universitaires au Moyen Age, ce recueil a beaucoup voyagé et conserve les traces, très personnelles, de son usage et de ses propriétaires. Destiné à l’origine à un maître anglais, qui a souligné les passages importants par des accolades en forme de têtes humaines ou animales, le manuscrit se retrouva au XVe siècle en Italie. Il passa successivement entre les mains de cinq possesseurs italiens, qui y apposèrent tous des mentions d’acquisition ou encore d’examens universitaires pour lesquels il avait été utilisé.
Peu après 1480, le manuscrit fut acquis par un couple de bibliophiles français, Antoine de Chourses (mort en 1484) et Catherine de Coëtivy, qui firent apposer en tête de chaque livre leurs armoiries et leur chiffre « A K ».
Il est rare, même à la fin du Moyen Age, de trouver des œuvres scientifiques, surtout en latin, dans les bibliothèques de l’aristocratie.
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Westminster, William Caxton, [1484]. In-folio. Ill. de gravures sur bois.Initiale enluminée (f. 1). Notes manuscrites.
Reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin brun, décor estampé à froid, tranches dorées.
Provenance : duc de Roxburghe ? (selon Seymour de Ricci) – John Dunn Gardner Wilkinson (1797-1875, vente, Londres, 6 juillet 1854) – duc d’Aumale (acquis pour lui par le libraire Boone à la vente Gardner « après une lutte des plus vives », 230 £).
XXI-(1)-C-006
L’Angleterre est le seul pays d’Europe où l’imprimerie fut introduite par un homme natif du pays, William Caxton (v. 1422-1491), « a gentleman rather than a professionnal, a diletante rather than a scholar » (PMM). Il imprima à Londres, à partir de 1476, presque une centaine de livres, dont le quart fut traduit par lui.
Cette édition de la Légende dorée est le plus considérable volume qu’il a publié (449 feuillets). Le texte de Jacques de Voragine est une ample compilation de vies de saints. Durant quinze mois, Caxton traduisit lui-même en anglais le texte d’une traduction française. La date du 20 novembre 1483 mentionnée dans le livre est celle de l’achèvement de cette traduction dont l’impression fut probablement faite de mai 1484 à la fin de l’année.
Un des quinze ouvrages illustrés imprimés par Caxton, La Légende dorée comporte 20 grandes gravures sur bois et une cinquantaine de plus petites. Elles sont principalement dues à un artiste anglais, « the Game of Chess II cutter ».
Dans cette impression de Caxton, il y a deux séquences de cahiers qui comportent des caractères différents (caractères n° 3 et 5 de Caxton) selon les exemplaires. En 1851, avec la collection Standish, le duc d’Aumale avait acquis un exemplaire ayant la séquence avec les caractères n° 5, qui était alors considérée comme en seconde édition. En 1854, il acquit un autre exemplaire, probablement celui du très célèbre bibliophile le duc de Roxburghe, ayant les séquences avec les caractères n° 3, considérées comme en première édition. Les recherches ultérieures ont permis de démontrer que, en fait, les deux exemplaires représentaient deux états d’une unique édition qui furent imprimés simultanément.
L’exemplaire Standish était très incomplet, comme le sont souvent les exemplaires conservés des éditions de Caxton. Le second exemplaire acquis par le duc d’Aumale, auquel ne manque qu’un feuillet (f. 5), est un des plus complets recensés. Le feuillet B4, qui manquait également, a été remplacé, à l’initiative du possesseur précédent, par un feuillet provenant d’un autre exemplaire.
Cet exemplaire est un des deux conservés en France, tous les deux dans des bibliothèques de l’Institut de France, à la bibliothèque Mazarine (exemplaire incomplet de 32 ff.) et à la bibliothèque du château de Chantilly.
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London, impr. par George Bishop, R. Newberry et R. Barber, 1599-1600. In-folio, 3 tomes en 2 vol. Notes manuscrites.
Reliure anglaise, XVIIe siècle, veau brun jaspé, cadre et fleurons de roulette filigranés estampés à froid et dorés, dos à décor doré, tranches jaunes.
Provenance : Charles Morton (ex-libris ms., note ms. de Standish) – Frank Hall Standish (note ms.) – Louis-Philippe, roi des Français (legs Standish, 1840) – duc d’Aumale (acq. coll. Standish, 1851).
XXXVI-A-012-013
Deuxième édition remaniée et augmentée.
Vaste compilation de récits de voyages terrestres et maritimes composée par Richard Hakluyt (1552 ?-1616), membre de compagnies de commerce, géographe et traducteur, dont la première édition était parue en 1589. Par cet ouvrage, Hakluyt contribua à répandre la science de la navigation en Angleterre et la connaissance du Nouveau Monde en Europe.
Cet exemplaire comprend le récit de l’expédition de Cadix menée en 1596 par Robert Devereux, 2e comte d’Essex (1566-1601), dans son tirage originel (p. 607-619). Ce passage fut supprimé dans certains exemplaires, à la suite de la disgrâce et de l’exécution de l’ancien favori de la reine Elisabeth en 1601, avant d’être réimprimé et éventuellement réinséré dans la même édition. Mais il ne comprend pas la très rare carte du monde d’Edward Wright, qui prenait en compte les découvertes géographiques les plus récentes.
En hommage à cette œuvre fondamentale, la Hakluyt Society a été fondée à Londres en 1846 pour favoriser la publication ou la réédition de récits ou d’études sur les voyages.
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Eton, John Norton, 1612 (page de titre : 1613). In-folio, 8 vol. Frontispice gravé sur cuivre par Léonard Gaultier (1561- v. 1635).
Reliure anglaise, XVIIe siècle, veau brun, plaque dorée à arabesques au centre des plats, tranches rouges.
Provenance : Crawford – duc d’Aumale (acq. vente Crawford, février 1854).
X-H-012-019
Première édition complète des œuvres de ce Père de l’Eglise et premier livre grec important imprimé en Angleterre.
Henry Savile (mort en 1622), prévôt du collège d’Eton et directeur du Merton College d’Oxford, parcourut pendant plus d’une décennie toute l’Europe à la recherche des manuscrits de Jean Chrysostome, s’assurant la collaboration de savants éminents, en particulier celle d’Isaac Casaubon. Mais Savile ne trouva en Angleterre, ni un éditeur disposé à prendre en charge une entreprise aussi colossale, ni une fonte de caractères grecs adaptée.
Les autorités genevoises refusèrent de lui fournir les matrices typographiques de Robert Estienne, et c’est finalement à Francfort qu’il put se procurer les matrices d’un caractère grec dénommé Silver Type, en fait une copie des Grecs du Roi, tandis qu’il utilisa les fontes disponibles en Angleterre pour les petits caractères.
Il fit installer une presse au collège d’Eton par John Norton, imprimeur du Roi, qui débuta le travail en 1610. Savile dépensa personnellement 8 000 livres pour cette aventure éditoriale, dont le tirage fut d’une centaine d’exemplaires, et qui fut un désastre commercial, malgré la qualité du texte grec et des notes, auxquels la grande édition bénédictine des œuvres de ce Père par Montfaucon (1718-1738) doit beaucoup.
L’imprimeur du « Chrysostome d’Eton », John Norton, mourut aussitôt le travail achevé, en novembre 1612, tandis que la presse du collège d’Eton fonctionna jusqu’en 1615. La fonte du Silver Type fut cédée à l’Université d’Oxford puis à l’University Press de Cambridge, avant de disparaître après 1632.
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London, impr. par W. Stansby, pour Matthew Lownes & William Barret, 1622. In-folio. Portrait de Henry VII gravé sur cuivre par John Payne, encadrement de la page de titre et vignettes gravées sur bois.
Reliure anglaise, XIXe siècle, signée par Francis Bedford, maroquin rouge, décor à la Du Seuil, armes du duc d’Aumale (OHR 2588 n° 2), tranches dorées.
Provenance : Frank Hall Standish – Louis-Philippe, roi des Français (legs Standish, 1840) – duc d’Aumale (acq. coll. Standish, 1851).
XXXVI-A-018
Edition originale, avec des fautes corrigées ou non correspondant à des cahiers en premier ou en second état.
C’est au moment de sa disgrâce, en 1621, que Francis Bacon, philosophe et moraliste célèbre pour ses Essays (1597, 1612, 1625), composa son unique texte historique, dévoilant un autre aspect de son talent littéraire. Bacon s’attacha à proposer le portrait d’un monarque sage et modéré, et envoya une copie de son manuscrit au roi fondateur de la dynastie des Stuarts, Jacques Ier (1603-1625).
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London, impr. par Richard Hodgkinson, 1655-61-73. In-folio, 3 vol.Frontispice gravé sur cuivre et 108 gravures sur cuivre par Wenceslaus Hollar et Daniel King.
Reliure anglaise, XVIIIe siècle, cuir de Russie rouge, tranches jaunes.
Provenance : Sir Robert Clayton (ex-libris ms. et gravé) – Frank Hall Standish – Louis-Philippe, roi des Français (legs Standish, 1840) – duc d’Aumale (acq. coll. Standish, 1851).
XXII-E-033-035
Edition originale.
Pendant dix-sept années, deux « antiquaires », Dugdale et Dodsworth, explorèrent les sources archivistiques et rédigèrent cet ouvrage qui fait l’historique des établissements religieux anglais. En raison de la masse de travail à accomplir ainsi que du coût élevé de la publication, les trois volumes in-folio furent publiés à des dates très espacées, en 1655, 1661 et 1673. L’ensemble reste remarquable par la méthode historique et la rigueur de son application.
Dugdale fut parmi les premiers à prendre conscience des risques de destruction que connaissaient les anciens monuments anglais et à percevoir l’intérêt que pouvaient avoir des représentations de leur état actuel. Il s’adressa à un graveur originaire de Bohême, Wenceslaus Hollar (1607-1677), qui s’était installé à Londres dès 1636, puis à nouveau en 1652. Au cours de ce second séjour, Hollar fut fortement associé au nouvel esprit « antiquaire » qui commençait à apparaître et Dugdale fut son principal commanditaire. Il grava la majorité des planches du Monasticon Anglicanum, soit d’après des dessins qui lui étaient fournis, soit d’après ses propres relevés. Dugdale donna des directives à Hollar, dont l’une était de ne pas inclure trop de personnages dans ses compositions, afin de ne pas détourner l’attention. Les gravures de Hollar restent une source documentaire figurée indispensable pour la connaissance des édifices disparus ou altérés au cours des temps.
Cet exemplaire a appartenu à Robert Clayton (1629-1707), banquier fondateur de la Clayton & Morris Co., membre du parti Whig, élu maire de Londres en 1679-1680.
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London, Thomas Roycroft, 1657. In-folio, 6 vol.
Au frontispice, portrait de Brian Walton gravé sur cuivre par Pierre Lombard (1620-1681), titre, cartes et plans gravés sur cuivre par Wenceslaus Hollar (1607-1677).
Reliure hollandaise, XVIIe siècle, basane brune jaspée, armes de la famille belge De Heere au centre des plats et chiffre au dos, tranches rouges.
Provenance : Monastère bénédictin de Saint-Maurice de Beaulieu (ex-libris ms. : « De Monasterii Sti Mauritii Belli Loci ord. St. Benedicti 1730 ») – De Heere – Frank Hall Standish – Louis-Philippe, roi des Français (legs Standish, 1840) – duc d’Aumale (acq. coll. Standish, 1851).
Première édition, avec la seconde préface, dite the Loyal Preface.
Bryan Walton (1600-1661), orientaliste et ecclésiastique anglais, chapelain du Roi, conçut le projet d’une nouvelle Bible polyglotte, plus maniable et moins onéreuse que la précédente, éditée à Paris en 1645. Ce fut un des premiers livres anglais édités par souscription, au prix de 10 £ pour les six volumes, totalisant près de 6 000 pages. Cette Bible comprenait une dédicace au Parlement et à Oliver Cromwell, the Republican Preface, qui fut remplacée par une dédicace au roi Charles II à son avènement en 1660, the Loyal Preface.
Au terme de quatre ans de travail, l’ouvrage fut publié en neuf langues, qui n’étaient pas toutes employées simultanément pour tous les textes : l’hébreu, le grec, le samaritain, l’araméen, le latin, le syriaque, l’arabe, et, pour la première fois, l’éthiopien et le persan. Les caractères ont été fournis par des fondeurs anglais. Le cinquième volume comprend le Nouveau Testament, et le sixième volume est composé d’essais critiques, de notes, de tables et d’index.
Cette Bible, qui fit date pour les études orientalistes, est la quatrième et la dernière des grandes Bibles polyglottes, succédant à celle d’Alcala de Henarès par le cardinal Francisco Ximenes de Cisneros (1514-1517, dont un exemplaire imprimé sur vélin est conservé dans la collection du duc d’Aumale), celle d’Anvers (Christophe Plantin, 1568-1573), et celle de Paris (1645).
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Oxford, Sheldon, 1694. In-8°. Ill. de planches gravées sur cuivre et de figures gravées sur bois.
Reliure française, XVIIIe siècle, maroquin rouge, tranches dorées.
VIII-B-011
Edition originale.
Premier traité savant de l’histoire du jeu d’échecs, par un éminent orientaliste, bibliothécaire à la Bodleian Library, qui avait participé à l’aventure de la Bible polyglotte de 1657 et publia de nombreux travaux d’érudition qui firent autorité.
Pour la première fois, l’origine indienne du jeu est établie et l’origine grecque démentie.
L’ouvrage explore toutes les formes de jeux présentes dans les cultures asiatiques et arabes et donne la première description du jeu chinois, le Xiangqi, à l’intention du public européen.
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London, impr. par William Pearson pour Jacob Tonson, 1707-1720. In-12, 6 vol. Musique imprimée.
Notes manuscrites.
Reliures anglaises uniformes, début du XIXe siècle, veau fauve à réseau losangé estampé à froid, tranches mouchetées.
Provenance : Walter Scott (ex-libris ms., mention ms. : « Duplicate ») – Frank Hall Standish – Louis-Philippe, roi des Français (legs Standish, 1840) – duc d’Aumale (acq. coll. Standish, 1851).
XXXVI-E-049-054
Recueil d’airs et de chansons les plus célèbres du temps, qui depuis 1661 connut plusieurs éditions augmentées des textes seuls. A partir de 1699, les éditions contiennent également des musiques gravées, dues à Henry Purcell, John Eccles, John Blow, etc. Le recueil comprend des chansons du poète et musicien Thomas d’Urfey (1653-1723), très renommé en son temps, également éditeur de l’ouvrage.
Les volumes 1, 2 et 3 appartiennent à la deuxième édition de 1707 et les volumes 4, 5 et 6 à l’édition de 1719-1720, première édition complète, dite définitive.
Cet exemplaire a appartenu au romancier Walter Scott (1771-1832), qui possédait une importante bibliothèque installée à Abbotsford House, en Ecosse. La présence de ce livre n’y est pas incongrue : en 1802, après plusieurs années de recherches, Scott publia un recueil d’anciennes ballades écossaises, The Minstrelsy of the Scottish Border, qui le rendit célèbre.
Seul exemplaire complet conservé en France (un seul tome de l’édition de 1707 à la Bibliothèque nationale de France).
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London, Jacob Tonson, 1712. In-folio.Ill. de 87 planches et cartes gravées sur cuivre, dont 6 gravures en double page. Titre par Hervé Audenaerde gravé sur cuivre par C. Huyberts, portraits de Marlborough par Kneller gravé sur cuivre par George Vertue et de César par J. de Leuw.
Reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin bleu, bordure dorée, tranches dorées.
Provenance : acquis par le duc d’Aumale chez Sotheby’s en mai 1854 (212 £).
II-D-014
Exemplaire sur grand papier.
Ces œuvres de César, qui regroupent les Commentaires sur la Guerre des Gaules et les trois livres de la Guerre civile, sont le chef-d’œuvre de l’éditeur Jacob Tonson (v. 1656-1736), alors réputé pour ses éditions des classiques de l’Antiquité et la beauté de ses livres. Il s’assura le concours de Samuel Clarke (1675-1729), philosophe et théologien influent, qui contribua à propager les idées d’Isaac Newton et traduisit plusieurs textes antiques.
C’est surtout son illustration spectaculaire qui fait la valeur de l’ouvrage, représentant de façon pittoresque les hommes, les mœurs ou les animaux de la Gaule, ainsi que les camps ou les batailles romaines. Les six gravures en double page sont particulièrement remarquables, et l’une d’elles, la « planche du bison » est célèbre car elle était réputée manquante dans nombre des exemplaires conservés.
Le livre est dédicacé à John Churchill, premier duc de Marlborough (1650-1722), qui fut un des commanditaires de l’édition et dont les armes sont représentées dans le livre. L’analogie intentionnelle entre les campagnes de César et les Marlborough’s wars, c’est-à-dire les guerres de succession d’Espagne, marquée par la victoire de Blenheim en 1704, est explicite. La construction de Blenheim Palace fut achevée l’année même de la parution de l’ouvrage.
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London, Benjamin Motte, 1726. In-8°, 2 vol.Frontispices (vol. 1, 3) et cartes gravés sur cuivre.
Suivi de : Travels into several remote nations of the world. By Capt. Lemuel Gulliver. London, 1727.
In-8°.
Reliures anglaises, XIXe siècle, signée par Francis Bedford, veau fauve jaspé, tranches jaunes.
Provenance : John Delaware-Lewis (ex-libris doré, vente, mai 1868) – duc d’Aumale (acq. vente Delaware-Lewis).
XXXVI-B-031 – XXXVI-B-033
Edition originale des Voyages de Gulliver, récit satirique et moraliste, sous forme d’un voyage imaginaire, comportant de multiples allusions à la vie politique, religieuse et sociale contemporaine. Troisième état. On peut distinguer trois états, l’état A, imprimé en octobre 1726, l’état AA, imprimé en novembre, l’état B, imprimé en décembre, qui attestent la diffusion rapide de l’ouvrage.
Le portrait de Gulliver en frontispice est en second état dans cet exemplaire.
Le troisième volume, daté de l’année suivante, est apocryphe, mais se rencontre fréquemment relié à la suite de l’œuvre de Swift. Il contient des imitations des textes de Swift (part I) ou un emprunt avec fausse attribution (part II). Les traductions, notamment françaises, ont aussi souvent incorporé ce texte à l’œuvre originale.
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
Il est connu que les adultes ayant lu des adaptations enfantines des Voyages de Gulliver et revenant au texte original sont surpris par sa causticité et son pessimisme. Swift lui-même serait très surpris de voir son œuvre devenue un livre pour enfants…
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London, John Pine, 1733-1737. In-8°, 2 vol. Texte et ill. gravés sur cuivre.
Reliure anglaise, XVIIIe siècle, maroquin rouge, bordure dorée, tranches dorées.
Provenance : Frank Hall Standish – Louis-Philippe, roi des Français (legs Standish, 1840) –
duc d’Aumale (acq. coll. Standish, 1851).
X-G-032 – X-G-033
Première édition, premier tirage. Exemplaire sur grand papier.
John Pine (1690-1756), figure de la franc-maçonnerie anglaise et ami de William Hogarth, fut le meilleur graveur anglais de la première moitié du XVIIIe siècle et grava entièrement le texte comme les 300 illustrations de l’ouvrage. Le texte a peut-être été d’abord composé typographiquement et transféré sur la plaque de cuivre avant qu’elle fût gravée. L’élégance des lettres gravées, dont la finesse contraste avec les empattements, annonce les nouveaux caractères qui seront dessinés par Baskerville, Bodoni et Didot dans la seconde moitié du siècle.
Parmi la liste très fournie des souscripteurs qui figure dans l’ouvrage, également gravée, en lettres cursives, on relève les noms de plusieurs souverains, de grands dignitaires, de bibliophiles ou d’homme de lettres – comme Alexander Pope, Horace Walpole –, parmi lesquels quarante Français.
Le livre apparaît comme un manifeste de l’esthétique néo-classique de l’époque « augustéenne » (période qui s’étend de la Restauration à la mort d’Alexander Pope, 1690-1744), où la paix retrouvée donnait à la poésie d’Horace une résonance encore plus familière.
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London, A. Millar, 1749. In-12, 6 vol.
Reliures anglaises, XVIIIe siècle, veau fauve jaspé, tranches jaspées.
XXXVI-E-059 – XXXVI-E-064
Edition originale. Premier état, nombreux « cartons » (feuillets corrigés).
L’abondance des cartons relevés par les bibliographes dans les exemplaires de cette édition atteste la hâte de la composition typographique et la présence dans l’atelier, au moment de l’impression, de correcteurs professionnels et souvent de l’auteur lui-même qui modifie alors parfois le texte de son manuscrit.
Comme les Voyages de Gulliver, ce roman picaresque est devenu très tôt un bestseller pour enfants.
London, pour l’auteur, D. Wilson, 1751. In-12, 4 vol.
Dessins de sujets de marine au crayon sur les pages de garde.
Reliures anglaises, XVIIIe siècle, veau brun jaspé, tranches jaspées.
XXXVI-E-055-058
Edition originale.
Smollett établit le genre du roman picaresque dans le roman anglais.
L’inclusion dans Peregrine Pickle des Memoirs of a lady of quality, peut-être revus par Smollett, valut à l’ouvrage un succès de scandale que renforça une satire virulente de personnages identifiables. Sa personnalité violente, son talent romanesque et son style vigoureux furent mieux compris par les romantiques anglais qui l’admirèrent et contribuèrent à le situer parmi les grands écrivains anglais du XVIIIe siècle.
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S.l., London, s.n., R. et J. Dodsley, T. Becket et P. A. Dehondt, 1760-1767. In-12, 9 vol.
Frontispice par William Hogarth gravé sur cuivre par F. Ravanet (tome 3).
Reliures anglaises uniformes, XVIIIe siècle, veau brun jaspé, tranches mouchetées.
XXXVI-E-040 – XXXVI-E-048
Edition originale.
En 1759, Laurence Sterne était un obscur clergyman du Yorkshire. En 1760, à quarante-six ans, il était célèbre. Entre temps, avaient été publiés les volumes I et II de Tristram Shandy, dans une édition très anonyme, sans nom d’auteur, sans lieu d’édition, sans nom de libraire. Elle fut faite probablement à York même, et peut-être à compte d’auteur. Deux firmes de libraires londoniens prirent le relais de 1761 à 1767 pour les sept volumes suivants, au fur et à mesure de la remise du manuscrit par Sterne.
En raison de la durée de la publication, « a uniform set of the first editions as sold is virtually inexistent » et « even sets bound uniformely for a contemporary owner are rare » (Tristram Shandy, éd. Florida).
En renouvelant le genre romanesque et en devenant le précurseur des recherches d’avant-garde ultérieures, Sterne a conquis une durable audience. Il s’assura une notoriété non moins durable en introduisant dans son texte des dispositifs typographiques inventifs : pages laissées blanches, occultées de noir ou de papier marbré, phrases raturées ou remplacées par des astérisques, ponctuations imaginaires, etc. Ainsi, la lecture est associée à l’écriture du roman et le lecteur devient un agent actif de sa composition.
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Strawberry-Hill, [impr. par Horace Walpole], 1764. In-4°. Frontispice dépliant : portrait d’Edward Herbert of Cherbury par John Oliver gravé sur cuivre par Antony Walker, tableau généalogique dépliant gravé sur cuivre.
Reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin rouge, bordure dorée.
Provenance : duc de Hamilton (vente Londres, décembre 1882, n° 703) – duc d’Aumale (acq. vente Hamilton, Londres, décembre 1882).
IX-G-014
Première édition de ce texte, tirée à 200 exemplaires.
Lord Powis, dédicataire de l’ouvrage, avait accepté de céder à Walpole le manuscrit de l’autobiographie inédite de son aïeul, mais exigea que le tirage ne dépassât pas 200 exemplaires.
Le tableau généalogique de la famille Herbert, ici présent, ne figure pas dans tous les exemplaires. Walpole, estimant qu’il comportait des inexactitudes, le supprima des exemplaires qui restaient à sa disposition.
Edward Herbert of Cherbury, écrivain et philosophe, ambassadeur en France sous Henri IV et Louis XIII, fit de fréquents séjours à Chantilly et évoqua la vie à la cour des Montmorency.
Le duc d’Aumale acquerra cinq des 34 livres imprimés par Walpole sur la presse privée installée dans sa demeure, Strawberry Hill, près de Twickhenham. L’amitié du prince français pour Frances, Lady Waldregrave, héritière de Strawberry Hill où elle vécut jusqu’à sa mort en 1879, joua peut-être un rôle dans ce choix.
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Birmingham, John Baskerville, pour Pietro et Giuseppe Molini, 1773. In-8°, 4 vol.
Portrait de l’auteur en frontispice par Eisen gravé sur cuivre par Fiquet et 46 planches par G.B. Cipriani, J.-M. Moreau le jeune, C. Eisen, C.N. Cochin, C. Monnet, J.-B. Greuze gravées sur cuivre par F. Bartolozzi, N. de Launay, Longueil, E. de Ghendt, B.L. Prevost, B.L. Henriquez, Massard, J.B. Simonet, N. Ponce, J.G. Duclos, P.A. Martini, P.S. Choffard et Helman.
Reliure française, XVIIIe siècle, par Derome le jeune (étiquette), maroquin rouge, tranches dorées.
Provenance : Armand Cigongne (ex-libris, cat. n° 1372) – duc d’Aumale (acq. coll. Cigongne, 1859).
X-G-042-045
John Baskerville (1706-1775) imprima entre 1757 à 1774 cinquante-six livres, remarquables par leur format, leurs larges marges, la qualité de leur papier et de l’encre comme par leur typographie. Le nouveau caractère qu’il dessina et qui gardera son nom, de style néo-classique, eut une grande influence tant sur ceux des Didot en France que sur ceux de Bodoni en Italie.
En raison de la collaboration d’artistes français et anglais, ce livre fait exception dans la production de Baskerville et il prend rang parmi les grands illustrés du XVIIIe siècle.
Il semble que le texte a été imprimé en 1770 et les planches en 1773, simultanément en formats in-4° et in-8°.
Le duc d’Aumale possédait un autre exemplaire de ce livre, qui faisait partie de la collection Standish, relié en maroquin rouge, mais il s’en dessaisit quand il entra en possession de l’exemplaire d’Armand Cigongne, en reliure de Derome le jeune.
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London, impr. par J. Johnson, 1796- 1801. In-4°, 8 vol.
Frontispice et 336 planches gravés sur cuivre et coloriés à la main.
Texte en français et en anglais.
Reliures anglaises, XIXe siècle, maroquin bleu à grain long, bordure dorée et estampée à froid, tranches dorées.
XXXV-A-030-037
Deuxième édition.
Après vingt années d’observation et de préparation, l’artiste et naturaliste William Lewin publia d’abord une première édition (1789-1794), comportant 324 dessins originaux d’oiseaux, avec des notices décrivant les particularités et le mode de vie de chaque oiseau. Le tirage fut prévu à 60 exemplaires. L’immensité de la tâche nécessaire projetée (presque 20 000 dessins) conduisit Lewin à entreprendre une seconde édition où les planches des oiseaux étaient gravées à l’eau-forte, mais étaient encore toutes coloriées à la main. Cette édition plus complète que la précédente comporte 336 gravures. Le premier volume parut à la mort de Lewin en 1795 et la publication fut continuée par ses trois fils.
La valeur scientifique du texte d’accompagnement fut contestée, mais les 336 présentations « au naturel » des oiseaux sont remarquables.
Les tirages semblent avoir été faits en fonction de la demande et certains volumes portent selon les exemplaires des dates différentes. De même les coloris exécutés à la main peuvent être de niveaux variés dans un même volume ou selon les volumes.
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Newark, S. and J. Ridge, 1807. In-8°.
Reliure anglaise, XIXe siècle, signée par Dawson & Lewis (étiquette), maroquin vert, décor doré : bordures et panneau central rectangulaire, tranches dorées.
Avec envoi autographe : « with the author’s respects ».
Provenance : Frank Hall Standish – Louis-Philippe, roi des Français (legs Standish, 1840) – duc d’Aumale (acq. coll. Standish, 1851).
XXI-(2)-C-003
Edition originale.
Premier livre de Byron qui fit l’objet d’une édition commerciale, et non plus privée, comme ses deux recueils poétiques antérieurs.
Recueil de quarante pièces, poésies, traductions, évocations de souvenirs, dont douze pièces nouvelles. L’ouvrage fut l’objet d’une critique sévère dans la Edinburgh Review en février 1808 (jointe à cet exemplaire) et Byron ripostera par une satire vengeresse, English Bards and Scotch Reviewers (1809), qui le rendit célèbre.
Dans cet exemplaire, les feuillets de l’édition originale in-8° sont réenmargés sur des feuillets de format in-folio et illustrés de gravures diverses et d’un dessin aquarellé – quarante portraits et huit vues de paysages – correspondant aux sujets évoqués dans le recueil. Cette pratique bibliophilique, qui se développa en Angleterre dès le XVIIIe siècle, est dénommée grangerisation, du nom du révérend James Granger (1723-1776), auteur d’une vaste biographie anglaise éditée avec des feuillets blancs afin qu’elle puisse être illustrée librement.
Une page de titre et deux tables alphabétiques des planches ont été imprimées spécialement pour cet exemplaire.
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London, impr. par Thomas Davison, 1819. In-4°.
Reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin vert, bordures dorées et estampées à froid, tranches dorées.
Provenance : Frank Hall Standish – Louis-Philippe, roi des Français (legs Standish, 1840) – duc d’Aumale (acq. coll. Standish, 1851).
XI-I-032
Edition originale des chants I et II de cette satire épique de Byron.
Par crainte du scandale que ne manquerait pas de provoquer une œuvre aussi libre et mettant en scène des proches et des contemporains du poète, ses amis lui conseillèrent d’y introduire des coupures et de n’en faire qu’une édition privée. Byron persévéra, mais accepta que l’œuvre fût publiée sans nom d’auteur. L’éditeur, John Murray, préféra également ne pas apparaître et s’enfuit de Londres au moment de la parution, le 15 juillet 1819. Le scandale pressenti eut bien lieu. L’ouvrage, tiré à 1500 exemplaires, choqua et déchaîna les critiques.
Une deuxième édition, de format in-8°, parut la même année, également sans nom d’auteur ni d’éditeur.
La publication de l’œuvre complète, soit plus de 16 000 vers, s’échelonnera de 1819 à 1824, comprenant 16 chants, et un 17ème chant inachevé à la mort de Byron.
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London, Longman, Hurst, Rees and Orme, 1809. In-8°. Gravure sur bois sur la page de titre.
Demi-reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin rouge à grain long, papier uni rouge, tranches non rognées.
XX-(3)-B-004
Edition originale, sur papier vélin.
Thomas Frognall Dibdin, bibliothécaire et bibliographe, analyse dans cet ouvrage l’engouement pour la collection de livres anciens tel qu’il se manifesta pendant les deux premières décennies du XIXe siècle, et il décrit les symptômes et les remèdes de ce fatal desease.
Parmi les remèdes, il propose la réimpression de textes anciens rares, pratique qu’il mettra en œuvre en tant que fondateur et vice-président du Roxburghe Club à partir de 1812. Le duc d’Aumale s’appliquera à réunir dans son Cabinet de livres ces réimpressions tirées à petit nombre, tant françaises qu’anglaises.
Une deuxième édition de The Bibliomania, très augmentée, paraîtra en 1811.
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London, impr. par W. Bulmer et W. Nicol, pour l’auteur, 1821. In-4°, 3 vol.
Ill. de George Lewis gravées sur cuivre et sur bois.
Demi-reliure anglaise, XIXe siècle, par Charles Lewis, maroquin vert, chiffre de la duchesse de Berry (B couronné pas dans OHR) au dos, tranches non rognées.
Provenance : Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry (ex-libris gravé de la bibliothèque de Rosny, chiffre sur la reliure, vente, Paris, 30 février 1837, n° 1288) – libraire Crozet (acq. vente duchesse de Berry, 307 F.) – Armand Cigongne (cat. n° 2350) – duc d’Aumale (acq. coll. Cigongne, 1859).
XXI-(1)-B-001-003
Edition originale. Exemplaire sur grand papier vélin, figures avec et avant la lettre sur chine.
L’ouvrage fut publié simultanément en deux états, l’un de format in-8°, tiré à 900 exemplaires, et le second de format in-4° sur grand papier, tiré à 100 exemplaires, qui comprenait 8 gravures supplémentaires.
Dans cet ouvrage, Dibdin relate son voyage à la recherche des livres rares sur le continent, en 1818, accompagné par l’artiste George Lewis, mandaté par de grands collectionneurs, tels le comte de Spencer et Richard Heber.
L’ouvrage rencontra un grand succès et les 1000 exemplaires furent rapidement épuisés. Des bibliothécaires et des collectionneurs français s’insurgèrent contre les attaques de Dibdin et relevèrent ses erreurs. Une très vive polémique s’ensuivit.
Le relieur Charles Lewis (1786-1836), frère de l’illustrateur de l’ouvrage, relia un grand nombre d’exemplaires, dont celui-ci. Le dos de cette reliure présente un décor identique au décor historiciste conçu par Lewis à la manière des reliures de Duodo (XVIe siècle).
Le duc d’Aumale réunit dans sa collection huit ouvrages de Dibdin. Il possédait un autre exemplaire de ce livre, relié en veau, acquis avec la collection Standish, dont il se dessaisit pour celui-ci, qui avait été en 1837 l’ouvrage vendu le plus cher à la vente de la bibliothèque de la duchesse de Berry. On peut penser qu’il fut plus attiré par la qualité de l’exemplaire que la personnalité de son illustre possesseur…
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London, Clarke, 1815. In-8°. Sur la page de titre, vignette gravée sur cuivre représentant l’œil de Vathek surmonté d’un turban. Frontispice dessiné par Isaac Taylor junior et gravé sur cuivre par Isaac Taylor.
Reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin vert, bordures dorées, tranches dorées.
XXXV-F-044
Troisième édition en français, dite définitive.
Ce conte oriental onirique mêlé d’autobiographie fut écrit par William Beckford en français en 1782.
Il en fit faire une traduction anglaise par Henley en 1783, mais souhaitait que la version originale française fût publiée en premier. Malgré sa défense, la traduction anglaise parut à Londres en 1786, sous le titre An Arabian Tale. La première édition en français fut éditée à Lausanne en 1786 (Isaac Hignou, éd. datée 1787), suivie en 1787 par une édition parisienne (Poinçot).
En 1815, Beckford fait paraître à Londres la troisième édition en français, dite « définitive », qui suit le texte de l’édition parisienne, tout en faisant des emprunts à l’édition lausannoise, et comprenant des remaniements du texte. Beckford publiera en 1823 une deuxième version anglaise, la dernière révisée par lui.
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
Le duc d’Aumale admirait certainement l’immense collectionneur que fut Beckford, puisqu’il acquit plusieurs manuscrits provenant de sa collection. Mais il se dessaisit des deux autres livres écrits par William Beckford qui lui étaient échus avec la bibliothèque de Frank Hall Standish.
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London, H. Colburn, 1829. In-4°. En frontispice, portrait de l’auteur en costume oriental gravé à l’eau-forte et à l’aquatinte en couleurs par R. Havell junior. Ill. de gravures sur bois, carte gravée sur cuivre, par W. H. Brooke.
Envoi autographe au roi des Français Louis-Philippe, Paris, 1er octobre 1830.
Provenance : Louis-Philippe (cachet : « bibliothèque du roi à Neuilly ») – Marie-Amélie, reine des Français (succession du Roi) – duc d’Aumale (succession de la Reine).
Reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin aubergine à grain long, bordures dorées, tranches dorées.
XXXV-A-013
Edition originale.
Voyageur, commerçant, capitaine de marine, fondateur de journaux en Inde puis en Angleterre, homme politique, aventurier aux multiples revers de fortune, Buckingham publia plusieurs récits de ses différents voyages à travers le Moyen-Orient jusqu’en Inde, abondamment illustrés d’après ses propres dessins. Son voyage en Assyrie avait eu lieu en 1816. S’il ne fit pas lui-même de découvertes historiques ou archéologiques, il contribua au développement de la connaissance occidentale de l’Orient. Les éditions in-4° de ses récits furent suivies presque simultanément d’éditions in-8° en deux volumes.
Lors d’un séjour à Paris quelques mois après l’accession de Louis-Philippe au trône, il offrit au nouveau souverain quatre éditions originales in-4° de ses récits de voyage, toutes conservées dans le Cabinet des livres du duc d’Aumale. Cet exemplaire comprend en frontispice une gravure en couleurs à l’aquatinte représentant l’auteur en costume oriental.
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With introductory verses by Bernard Barton.
London, Shakespeare Press, impr. par W. Nicol pour John Major, 1831. In-8°, 2 vol.
Ill. de gravures sur acier et sur bois d’après les dessins de George Cruikshank (1792-1878).
Reliure anglaise, XIXe siècle, signée par J. Clarke, maroquin vert, tranches dorées.
Provenance : acquis par le duc d’Aumale à la vente Smith.
XXXV-B-065-066
Première édition complète illustrée par George Cruikshank. Exemplaire sur grand papier.
L’illustration comprend 2 frontispices gravés sur acier par Augustus Fox et William Randon et 37 illustrations dans le texte, gravées sur bois par des artistes de la « Williams School » (John Jackson, Thomas Williams, Samuel Williams, Mary Ann Williams et Samuel Machlin Sadler.)
A l’exemplaire ont été jointes les planches dessinées par Thomas Stothard (1755-1834) gravées sur acier en 1820 par Charles Heath (l’inventeur anglais de ce procédé), en épreuves sur chine.
La célébrité du roman de Defoe ne s’était pas démentie depuis son édition originale en 1719 et l’œuvre inspira de nombreux illustrateurs à partir de la fin du XVIIIe siècle, parmi lesquels Stothard et Cruikshank jouèrent un rôle fondateur.
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London, Adolphus Richter and Co, impr. par Thomas de La Rue, James and Rodd, 1836. In-4°.
Reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin rouge, bordure dorée, gardes de tabis bleu, tranches dorées.
Provenance : Louis-Philippe (bibliothèque du roi à Neuilly, cachet) – Marie-Amélie de Bourbon, reine des Français (1782-1866, succession du Roi) – François-Ferdinand-Philippe d’Orléans, prince de Joinville (1818-1900, succession de la Reine) – duc d’Aumale (don du prince de Joinville).
XXXVI-A-025
Exemplaire imprimé en or sur papier porcelaine.
Au début du XIXe siècle, fut mis au point en Allemagne un nouveau papier de fantaisie, recouvert de couches de blanc d’argent et de colle forte, d’aspect émaillé, appelé papier kremnitz, ou, en France, papier porcelaine ou porphyrisé. Le premier enamelled paper fut produit en Angleterre en 1827 par Georges John Christ. L’impression typographique ou celle des lithographies sur ce papier présentait de grandes difficultés techniques. L’impression en or était encore plus délicate, surtout si l’on imprimait les deux côtés de la feuille.
Un exemplaire de présentation du Nouveau Testament, imprimé pour la première fois recto-verso en or sur papier porcelaine (London, Thomas de La Rue, Cornish and Rock, 1831) avait été offert au roi Guillaume IV à Brighton en 1831.
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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London, Longman, Brown, Green and Longmans, 1846 . In-4°. Ill. par Daniel Maclise gravées sur acier par procédé omnigraphique.
Reliure anglaise, XIXe siècle, toile rouge grainée, tranches non rognées.
Provenance : Benjamin Godfrey Windus – duc d’Aumale (acq. vente Windus, Londres, 23 mars 1868, n° 805).
XXXVIII-A-033
Première édition illustrée.
Recueil des épreuves sur chine de toutes les pages gravées (frontispice, page de titre, 218 pages avec textes, bordures et illustrations).
Le poète irlandais Thomas Moore, proche ami de Byron, fit appel au peintre également irlandais Daniel Maclise (1806-1870) pour illustrer ses Irish Melodies, publiées entre 1808 et 1834. Certaines gravures ont été faites par l’artiste lui-même.
Malgré l’intention nationaliste des deux Irlandais vivant en Angleterre – « to complete its national character, an Irish pencil has lent its aid to an Irish pen in rendering due honour and homage to our country’s ancient harp » (préface de T. Moore) – la jeune génération irlandaise jugea l’ouvrage trop apolitique. L’année même de la parution du livre, en 1846, l’Irlande subissait une dramatique famine, aux antipodes du romantisme élégiaque de l’ouvrage.
Par son traitement du texte et de l’illustration comme une seule unité et par son sens du détail, Maclise introduisit en Angleterre les effets nouveaux expérimentés par les illustrateurs allemands des années 1830 et anticipait l’Art Nouveau français qui débutera avec Les Quatre fils Aymon de Grasset en 1883.
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London, Bradbury et Evans, 1849. In-8°.Frontispice, page de titre et 38 planches gravées sur acier par l’auteur, 83 planches et 66 initiales gravées sur bois d’après les dessins de l’auteur.
Demi-reliure anglaise, XIXe siècle, maroquin brun, tranches marbrées.
XXXVI-B-004
Première édition en volume après la publication en livraisons mensuelles parues en 1847-1848.
En illustrant lui-même la plupart de ses livres, Thackeray ouvrait la voie d’un courant nouveau d’œuvres littéraires illustrées par leurs auteurs, qui s’épanouira en Angleterre dans la seconde moitié du XIXe siècle.
L’illustration, privilégiant la vitalité et l’expressivité sur la facture, et le texte de cette fresque de la haute bourgeoisie londonienne et de ses faiblesses, sont indissociables. Parfois même, l’illustration est délibérément plus explicite que le texte.
Thackeray a inséré dans ce « roman sans héros » près de 200 dessins et a apporté un soin tout particulier aux initiales historiées qui ouvrent les chapitres.
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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Edinburgh, Adam et Charles Black, 1853. In-12.
Reliure écossaise, milieu du XIXe siècle, maroquin bleu, plats surmontés de bois laqué avec représentation peinte du château d’Edimbourg sur le plan supérieur, et du tartan « Caledonia » sur le plat inférieur, tranches dorées.
XXXVII-D-004
Ce livret est une des formes séduisantes que le livre-bibelot a pu prendre au cours du XIXe siècle. Les plats de bois permettaient l’adjonction de figurations peintes (scènes ou, comme ici, paysages), qui étaient quasiment impossibles sur le cuir. Ces objets faits en petites séries étaient proposés comme souvenirs de voyage ou comme cadeaux et ils étaient destinés à prendre place dans des vitrines de salon plus que dans des bibliothèques.
S’agirait-il d’un cadeau rapporté à sa mère, la duchesse d’Aumale, par le jeune Louis d’Orléans, prince de Condé (1845-1866), qui poursuivit à parti de 1859 ses études dans une école d’Edimbourg?
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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LLondon, John Ollivier, impr. par T. Britnell, 1848 (vol. 1-3), impr. privée, 1847 [1848] (vol. 4). In-8°, 4 vol.
Reliures anglaises, XIXe siècle, signées par Francis Bedford, maroquin vert, armes de villes d’Espagne sur les plats supérieurs et monogramme de l’auteur sur les plats inférieurs, doublures de parchemin avec armes et chiffre du duc d’Aumale, tranches dorées.
Envoi de l’auteur à Richard Ford : « To Richard Ford, in acknowledgement of infante obligation to the « Handbook » and its author, from his friend, W. Stirling, London, July 7 1848.”
Provenance : Richard Ford (envoi ms.) – duc d’Aumale (acq. vente Ford, mai 1861).
XXXV-A-026-029
Edition originale.
L’ouvrage, illustré de gravures et de photographies de tableaux, fit découvrir aux Anglais la peinture espagnole et marque le premier emploi de la photographie comme méthode d’illustration dans un souci de précision et d’exactitude.
Seuls 25 exemplaires, sur grand papier bordé de rouge, avec planches sur chine et 2 planches supplémentaires, comprenaient les 66 épreuves photographiques (Talbotypes). Les calotypes originaux collés, réunis dans le volume IV, ont été tirés par Nicolaas Henneman, collaborateur de William Henry Fox Talbot, sous la surveillance de l’auteur.
Richard Ford (1796-1858), destinataire de l’exemplaire, écrivain et collectionneur d’art, qui avait fait un voyage en Espagne en 1830-1833, fut l’auteur d’un guide de voyage qui fit date, Handbook for travellers in Spain, auquel il doit sa célébrité.
Seul exemplaire conservé dans les collections françaises.
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London, John W. Parker and Son, 1853. In-8°. Ill. de lithographies et de photographies.
Reliure anglaise, XIXe siècle, signée par John Leighton, maroquin brun marbré « à l’espagnole imitant les maroquins du Levant », tranches non rognées, tranche supérieure dorée.
Provenance : don de l’auteur au duc d’Aumale.
XXXVI-B-016
Troisième édition, la première illustrée de photographies collées, tirée à 12 exemplaires, sur papier teinté.
L’exemplaire comprend 16 tirages photographiques albuminés au lieu des 18 prévues, comme l’explique une note manuscrite de l’auteur : « The Photographs in this copy are unfortunately incomplete, n° IV et XII being wanting. No more impressions of these remain. At pp. 226 et 244 are inserted lithographed heads of archibishop Carranza et J. de Sepulveda, of which only a few impressions were taken from the stone. »
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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London, Thomas McLean, 1864. In-8°.
Ill. de 6 photographies albuminées collées reproduisant des dessins de Frederick Leighton, Lady Marion Alford, Mrs Richard E. V. Boyle, Spencer Cautley.
Reliure anglaise, XIXe siècle, signée par Antoine Chatelin, maroquin bleu.
Provenance : don de l’auteur au duc d’Aumale (lettre d’envoi ms. jointe, 20 décembre [1864]).
XXXVI-B-045
Edition originale.
Ouvrage peu connu de l’auteur, à qui l’on doit les catalogues de collections d’art d’aristocrates anglais, et qui adressa peut-être ce petit livre au duc d’Aumale avec l’intention d’en dresser le sien.
Les premiers livres de poésies illustrés de photographies se répartissaient en deux catégories, ceux illustrés de reproductions d’œuvres d’art, comme cet ouvrage, et ceux illustrés de photographies from life.
Le frontispice est dû au peintre Frederick Leighton (1830-1896), tandis que les autres artistes semblent être des amateurs de milieu aristocratique.
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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London, Smith, Elder and Co, 1866. In-8°. Ill. en frontispice d’un portrait du prince Albert gravé sur cuivre par J. L. Raab et de 9 photographies.
Reliure d’édition anglaise, XIXe siècle, signée par Bicnell, maroquin brun, chiffre A.V. [Albert, Victoria] sur les plats et armes de Saxe-Cobourg au dos, tranches dorées.
Provenance : ex-dono ms. de la reine Victoria au duc d’Aumale, 8 octobre 1867 : « Pour mon cher Cousin Aumale, en souvenir de mon bien aimé mari, de Victoria, 8 octobre 1867. »
XXXVI-B-005
Edition originale, hors commerce, illustrée de 9 tirages photographiques albuminés collés, dont des vues de Cobourg et de Gotha, réservée aux membres de la famille royale et à un cercle d’intimes de la souveraine.
A la mort du prince Albert en 1861, la reine Victoria se retira quasiment de la vie publique pour un deuil de près de cinq années. En 1866, elle décida de célébrer la mémoire du Prince Consort en faisant composer sa biographie, à partir de son journal, de celui d’Albert, et de lettres de jeunesse. Le général Charles Grey, secrétaire particulier du prince Albert puis de la reine Victoria, accepta de superviser l’ouvrage, tout en lui conseillant de ne pas le mettre dans le commerce, dans la crainte que l’intimité de ton ne discrédite le prestige royal.
Une nouvelle version remaniée par Grey, publique cette fois, est éditée l’année suivante sous le titre Early Years of the Prince consort.
La reine Victoria offrit également au duc ou à la duchesse d’Aumale trois éditions avec envois des deux livres de souvenirs qu’elle écrivit, Leaves from the Journal of our life in the Highlands…(1866, 1868, 1884), qui furent tous des bestsellers.
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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London, Bradbury, Agnew and Co, 1853. In-8°.
Cartonnage d’éditeur, toile rouge, décor doré probablement dessiné par John Leech, tranches dorées.
Provenance : Louis d’Orléans, prince de Condé, fils du duc d’Aumale (cachet) – duc d’Aumale.
XXXVI-G-033
Edition originale.
C’est grâce à Thackeray que le dessinateur John Leech (1817-1864) débuta avec cet ouvrage l’illustration des sporting novels de Robert Surtees. Le livre comprend 13 planches en pleine page et 90 gravures dans le texte, toutes en couleurs. Evitant la caricature, séduisant par une description humoristique de la société victorienne, il rencontra un succès immédiat.
Le duc d’Aumale conserva dans son Cabinet des livres cet exemplaire qui avait appartenu à son fils, le prince de Condé (1845-1866), âgé de huit ans lors de sa parution, avec trois autres livres dus à la collaboration de Surtees et de Leech, tous en éditions originales.
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London, Edward Moxon, 1867 [1866]. Grand in-folio. Ill. de 9 dessins de Gustave Doré gravés sur acier par J. H. Baker, H. Robinson, G. H. Jeens, W. Holl.
Cartonnage d’éditeur, toile rouge grainée, encadrements noir et doré et motif central avec titre et noms des auteurs, tranches dorées.
Provenance : ex-dono autographe de la reine Victoria au duc d’Aumale, noël 1866.
Première édition illustrée.
L’édition originale des textes des Idylls of the King, cycle arturien du poète lauréat Alfred Tennyson, qu’il dédicaça au Prince Albert, avait débuté en 1859.
En 1867, fut publiée cette première édition d’un des poèmes du cycle, Elaine, illustrée par le peintre et illustrateur français Gustave Doré (1832-1883) dont l’œuvre était très appréciée en Angleterre : sa Bible y rencontra un immense succès et la Doré Gallery fut ouverte à Londres en 1868. Pour la première fois, l’illustration de Doré n’est plus gravée sur bois mais transposée sur acier, ce qui lui confère une douceur nuancée inhabituelle, de goût plus britannique.
Pour noël 1866, le duc d’Aumale reçut deux exemplaires d’Elaine, celui-ci offert par la reine Victoria, et un second, offert par sa femme, en cartonnage d’éditeur en toile bleue. La présence dans sa bibliothèque des quatre autres volumes du cycle illustrés par Gustave Doré atteste la faveur dont bénéficiait ce caractéristique Christmas gift book victorien.
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London, Day and Son chromolithographers, 1860. In-folio.
Enluminé par Owen Jones et Henry Warren, lithographié par Albert Warren.
Texte et figures sur fond d’or.
Cartonnage d’éditeur, par Leighton, son and Hodge, toile brune, décor doré probablement dessiné par Owen Jones, tranches dorées.
Provenance : ex-dono autographe de la reine Victoria, noël 1860 : « Pour mon cher cousin Aumale, de son affectionnée cousine, Victoria, noël 1860 ».
LVI-B
Première édition illustrée.
L’architecte écossais Owen Jones (1809-1874) se distingua par l’illustration en chromolithographie de plusieurs ouvrages consacrés aux arts décoratifs, dont son chef-d’oeuvre est The Grammar of Ornament (1856). S’inspirant de dessins anciens pour d’originales compositions personnelles, il inventa un style nouveau d’illuminated gift books luxueux, qui incline ici vers un orientalisme parfaitement adapté au poème d’inspiration persane de Thomas Moore.
Utilisant dans ce livre jusqu’à treize couleurs par page, sa maîtrise de la chromolithographie lui permit d’appliquer à l’illustration des livres son credo en décoration : « Form without color is like a body without a soul. »
L’ouvrage parut simultanément en cartonnage de toile, décorée par Owen Jones, ou en reliure de cuir aux reliefs très marqués, imitant les reliures médiévales.
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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London, Day and Son, s. d. [1860]. In-8°. Ill. de lithographies par l’auteur.
Cartonnage d’éditeur, toile verte, décor doré, tranches dorées.
Provenance : ex-dono autographe de la reine Victoria au duc de Guise, noël 1860 : « Pour le cher petit Guise, de son affectionnée cousine, V., noël 1860 » – duc d’Aumale.
XXXVI-G-041
Edition originale.
Née en Angleterre, Louisa Anne Meredith, écrivain, poète, artiste et botaniste, vécut la plus grande partie de sa vie en Tasmanie, qu’elle décrivit dans plusieurs livres. Réputée pour ses dessins botaniques délicats inspirés par la flore australienne, appréciée et reconnue aussi bien en Australie qu’en Angleterre, cette pionnière contribua à l’essor du goût britannique pour le langage sentimental des fleurs.
La reine Victoria offrit cet exemplaire en cadeau de Noël à François d’Orléans, duc de Guise, le deuxième fils du duc d’Aumale, né à Twickenham en janvier 1854, alors âgé de six ans. Il rentrera en France avec son père en 1871 et mourra en 1872. Le duc d’Aumale conservera dans son Cabinet des livres ce souvenir de, selon ses propres termes, « la dernière flamme de mon foyer domestique ».
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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London, Joseph Cundall, pour The Etching Club, 1849. Petit in-fol. Ill. de 20 gravures à l’eau-forte par des members de The Etching Club : Charles West Cope, Thomas Creswick, John Callcot Horsley, Richard Redgrave, C. Stonehouse, J. Frederick Tayler, Henry James Townsend.
Reliure d’édition, veau brun, décor estampé à froid, tranches dorées.
XXVI-H-032
Exemplaire sur grand papier, avec toutes les planches en épreuves sur chine.
La formation du Etching Club en 1841 donna une impulsion décisive au renouveau de la gravure à l’eau-forte en Angleterre. Les dix livres illustrés commandités par le Club permirent aux peintres qui pratiquaient cette technique de faire connaître leurs œuvres et contribuèrent à imposer l’eau-forte comme un mouvement artistique contemporain. Avec la Société des Aquafortistes fondée en 1862, un courant similaire se développera en France dans la seconde moitié du XIXe siècle, quelques décennies après l’Angleterre.
Dans L’Allegro, les dimensions des gravures, supérieures à celles des ouvrages précédents, donnent au livre une puissance nouvelle, particulièrement dans les cinq compositions de Townsend.
Seul exemplaire recensé dans les collections françaises.
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London, Longmans, Green and Co, 1870. In-8°, 3 vol.
Reliure française, XIXe siècle, signée par Chambolle-Duru, maroquin vert, décor à la Du Seuil, doublures de parchemin au chiffre du duc d’Aumale, tranches dorées.
Exemplaire nominatif, avec dédicace imprimée : « To His Royal Highness The Duke of Aumale with respect and affection », et avec envoi manuscrit sur la page de garde : « From the author ».
Lettre manuscrit d’envoi jointe : « Confidential, Mar 23 1848, Sir & dear Prince, After a silence of many years, it is my intention to publish some news of human & present affairs, & in a popular form. As this is, probably, the last work which I shall ever write, & as it is one which I have composed with some care, I would ask permission to inscribe it to Your Royal Highness Name, as a mark of my respect & affection. Ever, Sir, with due consideration, Your obliged & faithful, Disraeli.”
Provenance : don de Benjamin Disraeli au duc d’Aumale.
XXVI-B-034-036
Edition originale.
L’homme politique et premier ministre Benjamin Disraeli s’illustra comme auteur de romans sociaux dans lesquels il exprime sa philosophie politique. Contrairement à ce qu’il annonce dans sa lettre au duc d’Aumale, il publiera encore un roman avant sa mort, Endymion (1880) et laissera une œuvre inachevée, Falconet.
Proche de la reine Victoria, Disraeli manifesta le « respect » et l’ « affection » qu’il portait au duc d’Aumale en plusieurs occasions lors de l’exil du prince en Angleterre, en particulier en prononçant son éloge lors du dîner anniversaire de la fondation du Royal Literary Fund en 1861, que présida le duc d’Aumale.
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Hammersmith, The Kelmscott Press, pour Bernard Quaritch, 14 octobre 1892. In-4°, 2 vol. Ornementations par William Morris gravées sur bois.
Reliure d’éditeur, parchemin souple à rabats et rubans de soie brune, tranches non rognées.
Edition tirée à 300 exemplaires sur papier, 5 sur parchemin.
William Morris (1834-1896) s’attacha d’abord à renouveler la création artistique de tapisseries, vitraux, papiers peints, objets domestiques, etc. C’est seulement en 1891 qu’il fonda la Kelmscott Press où il produisit des livres en rupture complète avec les goûts prévalant dans le livre victorien.
The History of Troy (1892) est totalement empreint de « néo-médiévalisme » : choix d’un texte du XVe siècle, papier à texture forte, caractère typographique, le Troy, créé pour cette édition et dérivé d’un caractère du premier imprimeur anglais, William Caxton, ornements dus à Morris lui-même et inspirés de ceux d’un imprimeur allemand du XVe siècle, Johann Zainer. C’est également dans ce livre qu’est employé pour la première fois un autre caractère dessiné par Morris, le Chaucer.
Peu confiant dans la durée des cuirs, Morris conçut pour ses éditions une très novatrice reliure de parchemin à plats d’abord rigides puis souples, dont l’exécution fut confiée à une firme londonienne, J. and J. Leighton. Ces reliures imposèrent en Angleterre leur nouvelle esthétique, simple et élégante.
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Hammersmith, The Kelmscott Press, 2 mars 1896. In-4°. Ill. de 4 dessins par Edward Burne-Jones et d’ornementations par William Morris gravés sur bois.
Reliure d’éditeur, dos de toile, plats recouverts de papier gris-bleu, tranches non rognées.
Provenance : ex-dono imprimé de Mrs William Morris : « Given by Mrs William Morris in memory of her husband, 1897 ».
Edition originale, tirée à 350 exemplaires sur papier et 4 exemplaires sur parchemin.
Ce roman initiatique de William Morris est considéré comme un des textes fondateurs du genre littéraire de l’heroic fantasy.
La gestation de cette édition « interminable », selon William Morris lui-même, dura cinq ans et l’ouvrage parut seulement l’année même de la mort de Morris, en 1896. il est imprimé avec le caractère le plus célèbre de la Kelmscott Press, le Chaucer, qui avait été créé pour son livre le plus important The Canterbury Tales (1894). Pour illustrer ce texte dont il était l’auteur, Morris, après plusieurs tentatives avortées, s’adressa finalement au peintre Edward Burne-Jones (1833-1898), auquel le liait une longue amitié depuis leurs études à Oxford, et qui illustra 12 livres de Morris. L’imagination et le style Pré-Raphaelite de Burne-Jones s’associaient étonnamment avec le « néo-médiévalisme » du texte, de la typographie, des ornements de Morris, ainsi qu’avec la densité de la mise en page.
Outre des reliures de parchemin, Morris fit faire pour ses éditions des demi-reliures de toile à plats de papier gris-bleu. Elles étaient conçues comme de simples « reliures d’attente » qui, pourtant, ont été généralement conservées. Ces reliures plutôt frustres ont été souvent imitées en Angleterre.
Seul exemplaire conservé dans les collections françaises.
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